Le procès de Meulut Bayrakli, qualifié « d’immature », accusé de deux viols commis en 2007 et 2008 à Rouen et au Petit-Quevilly, a débuté.

Depuis hier, les jurés de la cour d’assises de Seine-Maritime jugent Meulut Bayralki, un maçon de 22 ans domicilié à Canteleu, qui est accusé d’avoir violé une prostituée roumaine dans la nuit du 14 au 15 mars 2008, sur les quais de Seine à Rouen, et d’avoir abusé d’une autre femme dans un hôtel du Petit-Quevilly.
Si l’accusé a reconnu lors de l’enquête des violences commises à l’encontre de la prostituée roumaine, il a toujours nié l’avoir violé, expliquant que la relation sexuelle était consentie. « A l’audience, le policier qui a été en charge de l’enquête a dit qu’au début de l’enquête son opinion était mitigée quant à la réalité du viol que la prostituée dit avoir subi », déclarait hors audience (celle-ci se déroule à huis clos) Me Hugues Vigier, avocat de l’accusé.

Peur de mourir
« A l’époque, détaillait l’avocat, c’était un garçon très immature dont les motivations étaient le sexe, l’alcool et les voitures. Régulièrement il s’est retrouvé dans des situations moralement choquantes, il a été régulièrement infidèle. » Reste que la prostituée roumaine (défendue par Me Céline Gibard que nous n’avons pu joindre), retrouvée « en état de choc » quelques instants après sa rencontre avec l’accusé, a été sérieusement blessée et a même eu peur de mourir, selon un expert psychologue.
C’est aujourd’hui que la cour devrait examiner la deuxième accusation de viol, celle portée par une mère de famille célibataire qui accuse Meulut Bayrakli d’avoir abusé d’elle dans un hôtel du Petit-Quevilly en décembre 2007. L’accusé a évoqué une relation sexuelle consentie. « Ma cliente a peur », expliquait Me Fabien Picchiottino, expliquant que depuis les faits la victime avait tenté par trois fois de se suicider.
Meult Bayrakli encourt une peine de quinze années de réclusion criminelle. Le verdict est attendu demain.

SOURCE

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L’accusé plaide le « hasard »

COUR D’ASSISES.Meulut Bayralki, maçon de 22 ans accusé par deux femmes de viol, a maintenu ses dénégations devant les jurés de Seine-Maritime hier.

«Pour lui, c’est le ‘hasard’ qui fait que deux femmes, à trois mois d’intervalle, l’accusent de viol alors même qu’elles ne le connaissaient pas auparavant. Et comme par hasard, à chaque fois il était ivre et les a battues », s’emporte Me Picchiottino au sortir du deuxième jour d’audience d’un procès tendu, qui se tient à huis clos à la demande des victimes qui ont chacune décrit l’important traumatisme qu’elles subissent encore à la suite des faits qu’elles reprochent à l’accusé. Meulut Bayralki fait l’objet de deux plaintes pour des viols avec violence commis entre décembre 2007 et mars 2008. La cour avait entendu mercredi les faits relatifs au viol d’une prostituée en mars 2008 (l’accusé, s’il a admis des violences, a nié le viol et a détaillé un rapport sexuel consenti) qui aurait été commis sur les quais de Rouen.
Viol dans une chambre d’hôtel
Hier les jurés ont écouté les divers témoignages relatifs au viol allégué d’une femme dans un hôtel du Petit-Quevilly. Ce soir du 9 décembre 2007, une femme décrivait une agression d’une particulière violence. Alors qu’elle était, après avoir eu une relation intime consentie avec un autre homme, seule dans sa chambre, elle a expliqué aux enquêteurs que l’accusé était entré, l’avait forcé à monter sur le lit, l’avait frappé et déshabillée avant de lui faire subir un viol. Cette version a été totalement contredite par l’accusé. S’il admettait être allé à l’hôtel rejoindre des amis, il évoquait ensuite le fait qu’il était entré avec une connaissance dans la chambre de la victime, qu’il avait bu avec elle, que cette dernière avait ensuite consenti à un rapport sexuel. Pourquoi alors des violences ? Parce que la jeune femme se serait mise à pleurer et à crier et que les blessures auraient été la conséquence du fait qu’il lui avait mis une main sur la bouche.
« Il ne donne aucune explication plausible », estimait hier soir Me Picchiottino, avocat de la jeune femme.

Un procès « éprouvant »
« C’est très difficile pour les victimes », estimait pour sa part Me Céline Gibard, conseil de la prostituée roumaine. « Il continue à nier et c’est très éprouvant ». Immédiatement après les faits, la prostituée roumaine s’était réinstallée, de façon définitive, dans son pays d’origine mais a tenu à se rendre à chaque convocation judiciaire ainsi qu’au procès.
Autre aspect de ce procès : les pressions exercées sur l’une des victimes. « Elles se retournent toujours contre l’accusé », regrettait Me Hugues Vigier, avocat de Meulut Bayralki, qui dénonçait le comportement de proches de l’accusé qui, croyant lui rendre service, ont en fait fragilisé sa défense en tentant de faire pression. « Et pourtant il n’avait rien sollicité », remarquait l’avocat.
Pour l’ensemble de ces faits, l’accusé encourt 15 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu ce soir.
B. M.-C.

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