Un procès sous haute tension s’ouvre jeudi à Pontoise : le premier consacré aux violences qui ont éclaté à Villiers-le-Bel, dans le Val-d’Oise, en novembre 2007. Dix jeunes, tous majeurs, comparaissent libres sous contrôle judiciaire devant le tribunal correctionnel pour “violences volontaires”. Ils sont soupçonnés d’être les auteurs des jets de pierre et de bouteilles, qui avaient touché légèrement 45 policiers (essentiellement des CRS).
Plusieurs circonstances aggravantes ont été retenues, les faits ayant été commis avec armes, sur des fonctionnaires de police, en réunion. Les prévenus, qui devront faire face à certains des 31 policiers qui se sont constitués parties civiles, encourent jusqu’à sept ans de prison.
Un an et demi après ce soulèvement, la tension est palpable entre les jeunes et les forces de l’ordre. Ecoutez le reportage d’Emilie Denêtre :
Un autre procès est attendu, celui sur les tirs par arme à feu sur les forces de l’ordre. Le parquet a requis le renvoi devant la cour d’assises des cinq mis en examen dans ce dossier. La juge devrait rendre son ordonnance de mise en accusation “d’ici la mi-juillet”, selon une source judiciaire, et le procès devrait avoir lieu fin 2009.
Le 25 novembre 2007, la mort de deux adolescents dans une collision entre leur mini-moto et une voiture de police à Villiers-le-Bel avait provoqué une série de violences entre jeunes et forces de l’ordre.
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Villiers-Le-Bel – Au procès, la police parle d’émeutes “très organisées”
Crédit Photo : TF1/LCI
Image d’archives
Au procès, la police parle d’émeutes “très organisées”
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Des jeunes jugés pour jets de projectiles contre les forces de l’ordre à Villiers-le-Bel en 2007 ont reconnu jeudi avoir participé à ces émeutes.
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5 personnes ont en outre été renvoyées jeudi aux assises pour des tirs contre les policiers le même jour.
Le 25 novembre 2007, la mort de deux adolescents dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police avait provoqué deux jours de violences à Villiers-le-Bel. Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d’armes à feu et des jets de pierres et de bouteilles, un commissaire roué de coups, des bâtiments publics et des commerces détruits. Depuis jeudi matin et jusqu’à vendredi, dans un tribunal sous haute surveillance policière, dix prévenus comparaissent libres, sous contrôle judiciaire uniquement, pour les jets de projectiles sur des fonctionnaires de police, avec armes, en réunion, avec guet-apens. C’est le premier procès consacré aux violences de Villiers-le-Bel. L’enquête principale sur les tirs contre la police donnera lieu à un autre procès, aux assises, probablement fin 2009.
Si les émeutiers étaient “plus de 200“, selon un policier entendu comme témoin, ils ne sont que dix, tous majeurs, à être poursuivi devant le tribunal correctionnel. Parmi eux, Nicolas Alexandre a reconnu avoir “jeté des cailloux comme tous les jeunes” et regrette “d’avoir participé à tout ça“. De même Abdelakder Daoud et Yassine Mouaddan ont reconnu les jets de pierre. Au cours de l’instruction, ce dernier avait résumé l’état d’esprit des jeunes face à la police : “Ils ont tué nos frères, il faut les fumer“. Stéphane Farade, lui, a nié en bloc : “Je n’étais pas là, je n’ai rien fait“. Au cours de l’enquête, il avait pourtant reconnu avoir “jeté des cailloux pour ne pas passer pour une poule mouillée, un bouffon”. “Tout le monde était fier d’avoir blessé autant de policiers“, avait-il ajouté avant de revenir sur des propos lâchés, selon lui, “sous la pression policière“. Comme lui, à l’audience, tous les prévenus qui avaient donné des noms au cours de l’instruction sont systématiquement revenus sur leurs déclarations, au grand dam de la présidente Marie-Claire Maier.
Un “mur humain de 250 personnes“
Plus tôt, au cours de l’audience, Thierry Aubry, capitaine de police à la PJ de Versailles a souligné l’extrême organisation des “émeutes“. Avec la “constitution de groupes et de secteurs“, des “lampadaires cassés” pour plonger les quartiers dans le noir, l’organisation de “guet-apens” et l’écoute du “trafic radio de la police” pour anticiper les mouvements des CRS. “Les émeutes de 2005 étaient beaucoup plus improvisées. C’est la première fois qu’on voit autant de policiers blessés sur un si petit périmètre“, a-t-il affirmé, faisant état de “plus de 200 émeutiers“.
Gilbert Siniscalco, chef d’une unité de 40 CRS présente à Villiers, a décrit le “mur humain de 250 personnes” auquel ses hommes ont fait face, “avec des individus qui venaient au contact pour essayer d’extirper un policier avec la volonté de le lyncher“. “Un fonctionnaire encerclé par des émeutiers a sorti son arme, a pointé les casseurs et ça n’a eu aucun effet“, a-t-il expliqué. “Comment va-t-on juger ces dix là alors que 250 ont commis les mêmes faits“, a demandé Me Jean-Christophe Tymozko, avocat d’un prévenus, ajoutant : “Le risque c’est qu’ils prennent pour les autres“. “Le problème c’est qu’il est très difficile de réunir des preuves dans ce genre d’affaires c’est pour ça qu’ils ne sont que dix“, a réagi un responsable de la police du Val-d’Oise sous couvert d’anonymat. Les prévenus encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement.
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5 personnes renvoyées aux assises pour des tirs contre les policiers |
La juge d’instruction chargée de l’enquête sur des tirs par arme à feu contre les force de l’ordre à Villiers-le-Bel en novembre 2007 a décidé de renvoyer cinq personnes devant la cours d’assises de Pontoise, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. Le dossier qui concerne les tirs par arme à feu perpétrés à Villiers-le-Bel est distinct de celui consacré aux jets de pierre contre les forces de l’ordre avec guet-apens, en réunion, pour lequel dix prévenus comparaissent devant le tribunal de Pontoise depuis jeudi et jusqu’à vendredi. Dans le volet sur les tirs contre les policiers, quatre jeunes qui sont en détention provisoire depuis février 2008 sont renvoyés devant la cour d’assises pour tentative d’homicide volontaire sur forces de police en bande organisée et un cinquième, laissé libre à l’issue d’un an de détention, pour complicité, a annoncé à l’AFP la procureure de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry. |
(D’après agence)
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Villiers-le-Bel : jusqu’à trois ans de prison requis
Dix prévenus comparaissent devant le tribunal de correctionnel de Pontoise pour le caillassage de policiers à Villiers-le-Bel en 2007. Le procureur a noté le caractère “prémédité” des émeutes.
Photo prise le 26 novembre 2007 à Villiers-le-Bel
(c) Reuters
Douze mois de prison avec du sursis à trois ans de prison ferme : voilà ce que le procureur a requis vendredi 3 juillet à l’encontre des dix prévenus qui comparaissent devant le tribunal de correctionnel de Pontoise pour le caillassage de policiers à Villiers-le-Bel en 2007.
Le procureur Emmanuel Gerard a requis une peine de 12 mois de prison assortie “d’un sursis large” à l’encontre du seul prévenu dont le casier judiciaire est vierge. Il a requis une peine de trois ans de prison avec mandat de dépôt contre trois des prévenus qui sont en récidive légale.
Le ministère public a requis des peines allant de 12 mois de prison ferme à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt à l’encontre des six autres prévenus.
“Volonté de tuer”
Depuis jeudi matin, les dix prévenus comparaissent libres, sous contrôle judiciaire, pour les jets de projectiles sur des policiers, avec armes, en réunion, avec guet-apens, commis à Villiers-le-Bel en novembre 2007 lors des violences qui avaient éclaté après la mort de deux adolescents dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police.
Les prévenus encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement.
“Il y a la volonté de tuer de la part de personnes qui ont prémédité leur action”, a déclaré le procureur en insistant à plusieurs reprises sur les “guet-apens” qui ont été tendus à la police.
“Je ne vois pas le rapport entre un accident de la circulation et le fait d’incendier une école, ça m’échappe”, a-t-il dit alors que l’incendie d’une école à Villiers-le-Bel lors des violences fait partie d’une autre procédure que celle pour laquelle comparaissent les dix prévenus depuis jeudi.
Tee-shirt contre uniforme
Le procureur s’est ensuite tourné vers les policiers qui se sont constitués parties civiles pour leur dire: “je vous remercie tous de ne pas avoir fait usage de vos armes, c’est un courage extraordinaire”.
“Il y en a qui ont choisi de porter des tee-shirt avec écrit ‘nique la police’ ou ‘nique ta mère’. D’autres ont choisi de porter un képi et l’uniforme de la police aux couleurs de la République française”, a-t-il ajouté au moment d’évoquer l’opposition entre certains jeunes des quartiers et les forces de l’ordre.
(Nouvelobs.com)
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