Simon Mouktadibillah, 44 ans, est jugé depuis hier matin, en appel, par la cour d’assises de la Charente. En novembre 2007, la cour d’assises de la Gironde l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de vingt ans.
«J’ai fait appel pour ma fille. C’était un geste d’amour. Je suis là pour payer ce que j’ai fait.» Ses explications au président Jean-Alain Nollen sont confuses. Simon Mouktadibillah est surtout là parce qu’il n’avait pas pu tout dire à la cour d’assises, à Bordeaux. «J’ai une blessure profonde au fond de moi.» Homosexuel contrarié – «c’est tabou chez les musulmans, c’est quelque chose que je n’aime pas en moi» –, alcoolique chronique, oisif, Simon Mouktadibillah n’avait pas supporté la séparation, le «partage» de sa fille.
Assise au premier rang de la salle d’audience, près de Sylvie Reulet son avocate, Fatiha, la mère, un grand portrait de sa fille serré contre elle, écoute, en larmes, le récit des derniers instants de la petite. Ecoute le portrait d’un homme que les psys ont décrit autoritaire, suspicieux, infidèle, souffrant aussi d’une dépression nerveuse aussi chronique que son alcoolisme.
La cour d’assises s’est donnée jusqu’à demain soir pour tenter de percer le mécanisme, «l’anomalie» qui a conduit à la mort de la fillette.
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