Les jurés de la cour d’assises du Nord vont écouter le frère de la victime et principal suspect. Défendu par maître Éric Dupond-Moretti, Gérard Cyktor, risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Ils seront assis sur le banc des parties civiles. Annick et Jacques Cyktor, soeur et frère de Jean-Luc Cyktor, attendent ce procès avec beaucoup d’impatience. À partir de ce vendredi et jusque jeudi prochain, la cour d’assises du Nord se penchera, durant six jours, sur les circonstances de la mort du Masnysien de
43 ans, retrouvé dans un état de décomposition avancée le 26 octobre 2006, près de quatre mois après avoir disparu.
Une sombre histoire d’héritage familial
Une nouvelle épreuve pour la famille Cyktor. « La cour a décidé de prendre du temps », explique Guy Dragon, leur avocat, présent aux côtés de ses clients depuis les débuts de l’enquête. C’est lui qui, en septembre 2006, porte plainte contre X pour séquestration et qui permet à Annick et Jacques d’avoir accès au dossier. « On est dans un climat familial difficile. Et ce sera psychologiquement dur pour Annick et son frère. Il va falloir revivre ce qui s’est passé », indique maître Dragon.
Très dur même, car dans le box des accusés, c’est un autre de leurs frères, Gérard, qui sera assis. Le meurtrier présumé, qui ne s’était pas trop ému de la disparition de son frère, à l’époque des faits, a très tôt, concentré les doutes. Car, une sombre histoire d’héritage familial serait à l’origine de ce meurtre. Une tension serait apparue entre d’un côté, Jean-Luc, Annick, Jacques et de l’autre, Gérard.
En plus la somme ne serait pas vertigineuse, à peine un peu plus de 2 500 euros. Est-ce ce motif qui aurait poussé Gérard Cyktor à tuer son frère ? Y-a-t-il d’autres éléments pouvant corroborer cette thèse ?
Coup de tonnerre en janvier 2007. Gérard Cyktor se rétracte et nie les faits
Toujours présumé innocent jusqu’à l’annonce du verdict, Gérard Cyktor aurait avoué les faits à l’occasion de sa garde à vue, en décembre 2006. Mis en examen pour meurtre, il aurait réitéré ses aveux devant le juge d’instruction, puis devant le juge des libertés et de la détention.
Et coup de tonnerre, en janvier 2007, Gérard Cyktor retourne sa veste et nie en bloc l’ensemble des accusations portées contre lui.
Étonnant donc. Il aurait également divulgué des détails cruciaux. Certains seraient vérifiables mais pour d’autres points, il était impossible de recouper les informations fournies par le meurtrier présumé. Il détient une partie des clés du dossier. Les donnera-t-il ?
Il est évident que son défenseur, le ténor des cours d’assises de France, maître Éric Dupond-Moretti, va semer le doute dans la tête des neuf jurés. Le ponte lillois devrait mettre toute son énergie dans la bataille.
Même si, dans l’esprit d’Annick et Jacques Cyktor, le doute n’a pas sa place. « Ils sont certains de la culpabilité de leur frère. Ils ont leur intime conviction et dès le début de l’affaire, en 2006, ils avaient déjà des doutes », se rappelle maître Dragon.
Lundi soir, ses clients sont venus lui rendre visite à son cabinet douaisien.
Avant d’entamer cette semaine d’audiences éprouvante. Avec à l’esprit, Jean-Luc, mystérieusement tué et disparu, un soir d’été 2006.

Article rédigé par :
Guillaume Carré

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