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Le procès de Jessica Davies, nièce de Quentin Davies, un secrétaire d”Etat britannique à la Défense et député travailliste, s”est ouvert lundi matin devant la cour d”assises des Yvelines à Versailles pour “homicide volontaire”. Cette jeune Franco-Britannique de 30 ans est accusée d”avoir poignardé à mort un Français de 24 ans au cours de la soirée du 10 au 11 novembre 2007 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

La cour a d”abord examiné le parcours de cette jeune fille de bonne famille née à Camden dans le nord de Londres d”un père britannique, homme d”affaires, et d”une mère française devenue à 39 ans professeur de lettres. Elevée en Angleterre, puis en Allemagne et finalement à Saint-Germain-en-Laye, Jessica Davies a fréquenté de bons établissements scolaires. Pourtant, au cours de son adolescence, la bonne élève présente quelques troubles du comportement et tente de mettre le feu à son collège alors qu”elle n”a que 14 ans. Elle envoie aussi une lettre pornographique à la femme du conseiller principal d”education (CPE).

Marquée par le départ de son père, parti vivre en Italie avec sa maîtresse, la jeune fille qui a décroché une licence de lettres échoue au CAPES d”anglais. “Jessica a été bouleversée par les difficultés de ses parents mais aussi de sa famille au sens large”, a déclaré lundi Monique Henry, sa mère, venue témoigner devant les assises, en admettant une “relation proche et conflictuelle avec sa fille”.

Incapable de parler de l”enfance de sa fille, Richard Davies, aujourd”hui rentier dans la région de Turin, a avoué online casino que Jessica avait été marquée par la tentative de meurtre de son oncle Julian sur sa grand-mère paternelle anglaise. “Une histoire d”argent”, a murmuré Richard Davies.

Les cheveux tirés en arrière, Jessica Davies a de son côté raconté comment elle avait été traumatisée par sa grand-mère maternelle maniaco-dépressive qui s”était jetée d”un pont ou avait mis le feu à son lit pour se suicider. “Elle sentait mauvais, son comportement était incompréhensible pour une adolescente”, a lâché l”accusée. “Je faisais tout pour fuir la maison”.

Fréquentant le milieu des jeunes gens aisés dont certains la fournissent gratuitement en cocaïne, Jessica Davies, qui a avorté une fois, n”arrive pas à avoir de relation sentimentale stable. Elle consomme aussi beaucoup d”alcool. “Quand elle fait la fête, elle ne sait pas s”arrêter”, a reconnu sa mère. “Dans ces moments-là, elle était incontrôlable, hors d”elle”.

Lors de l”audience, Jessica Davies a avoué que l”alcool “comblait (son) sentiment de vide”. “Je me sens plus libre”, a-t-elle dit.

Les amis et les proches de Jessica Davies ont évoqué lors de l”enquête de personnalité une jeune femme “sulfureuse séductrice, généreuse, trop insouciante” mais aussi une “écorchée vive”.

En 2004 et 2007, la jeune femme, employée dans une caisse de retraite parisienne, se taillade les jambes et les bras. “Quand je l”ai vue après son geste durant l”été 2007, elle me parlait comme si ce n”était pas elle”, a expliqué sa mère. “On aurait dit qu”il y avait un néant en elle, elle se mutilait pour exister”.

Se tenant droite à la barre et s”exprimant avec aisance, Jessica Davies a précisé qu”elle avait entamé une psychothérapie en prison. “J”arrive enfin à nommer mes sentiments, à gérer mes émotions”, a-t-elle assuré. “J”ai un cadre carcéral sur lequel m”appuyer”.

En larmes, sa mère a dit à la cour d”assises que son geste restait encore aujourd”hui “inexplicable”. “Si on veut tuer quelqu”un, on ne téléphone pas à la police tout de suite”, a pour sa part insisté Richard Davies. “Dans homicide volontaire, il faut qu”il y ait volonté et ça il faut me le démontrer”.

La jeune Franco-britannique est accusée d”avoir poignardé à mort Olivier Mugnier, 24 ans, rencontré dans un pub irlandais de Saint-Germain-en-Laye en novembre 2007. AP

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