Reuters

Un pharmacien hospitalier comparaît à partir de lundi devant la cour d’assises de la Meurthe-et-Moselle, à Nancy, pour avoir empoisonné son fils de cinq ans dans un contexte de divorce difficile.

Xavier Haristoy sera également jugé pour administration de substances toxiques à son épouse un an auparavant, alors que leur couple battait de l’aile. Contrairement au petit garçon, elle avait survécu.

Dans les deux cas, cet homme de 35 ans risque la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès doit durer cinq jours.

“Xavier Haristoy reconnaît les faits d’empoisonnement sur son fils, mais pas sur son épouse”, a précisé à Reuters l’un de ses avocats, Me Jean-Marc Dubois.

Alexis était mort le 3 juillet 2005 à une heure du matin à l’hôpital de Nancy où son père l’avait conduit la veille au soir pour des vomissements.

Le divorce entre Xavier Haristoy et Carine Caulet, de deux ans son aînée, avait été prononcé quinze jours auparavant. Ces deux Bordelais s’étaient mariés en 1997 quand ils étaient internes en pharmacie à l’hôpital de Nancy.

Le jugement fixait la résidence habituelle de l’enfant chez la mère, désormais installée dans le Jura.

Xavier Haristoy s’y était rendu le 2 juillet pour emmener Alexis dont il avait la garde pour le premier mois des vacances.

L’ex-épouse, qui avait déposé une plainte contre X un an plus tôt après avoir subi trois hospitalisations pour des symptômes d’empoisonnement, a aussitôt fait part de ses soupçons à la justice.

“Nous avons réussi avec beaucoup de mal à faire ouvrir une information sur le décès”, se souvient Me Hélène Strohmann, son avocate.

Placé en garde à vue le 1er août, au vu du résultat des expertises toxicologiques, Xavier Haristoy a reconnu avoir administré à l’enfant de l’azoture de sodium, un poison violent dont la toxicité est comparable à celle du cyanure.

“Il ne donne pas de signification à son geste. Ca reste très mystérieux”, souligne Me Jean-Marc Dubois.

Durant l’instruction, le pharmacien a avancé deux explications contradictoires : la volonté de prouver qu’il était capable de bien s’occuper de son fils malade et la crainte que celui-ci constitue un obstacle pour reconstruire sa vie.

Reste une troisième hypothèse avancée par un expert psychiatre à propos d’un homme décrit comme très impliqué dans l’éducation de son fils. A défaut de pouvoir le garder pour lui, il aurait fait en sorte qu’aucun des deux ne l’ait.

Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse

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