Les jurés ont tranché : Michel Collet, infirmier psychiatrique accusé de plusieurs viols, a été condamné à quinze années de réclusion, après trois heures de délibération. Mis en ligne à 8h30. Commentez.
Viol par personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions et agression sexuelle sur personne vulnérable. Tels étaient les chefs d’accusation, lus au premier jour du procès de Michel Collet, infirmier psychiatrique, né le 11 avril 1952.
Hier, les jurés de la Cour d’assises de la Meuse ont délibéré, durant près de trois heures, et condamné l’accusé à quinze ans de réclusion.
Il aura fallu trois jours de procès pour faire le tour de cette affaire, qui compte quatre victimes et trois parties civiles. Hier matin, l’avocat des parties civiles, Me Christophe Hechinger, a plaidé pour que les victimes puissent essayer de se reconstruire. « C’est un prédateur qui a choisi, grâce à sa connaissance des dossiers médicaux des patients de l’hôpital Desandrouins de Verdun, des proies faciles. Des faits particulièrement ignobles sur des personnes fragiles. Ce ne sont pas des pulsions sexuelles, mais bien des actes que l’on pourrait qualifier de prémédités », plaide l’avocat, en mettant l’accent sur la crédibilité des victimes, qui, malgré leurs traitements médicamenteux lourds, n’ont jamais changé leurs déclarations.
Le silence de l’accusé, lors d’une mise à pied au début de l’affaire, comme s’il s’attendait à cette sanction, a également été évoqué par l’avocat. La découverte pendant sa fouille, au cours de son placement en garde à vue, d’un emploi du temps correspondant aux jours de l’agression, son caractère autoritaire, largement expliqué par les membres de sa famille venus témoigner à la barre, sont autant d’éléments qui ont certainement pesés sur la décision des jurés.
L’avocat a aussi insisté sur les traits communs entre trois des victimes, violées une première fois dans leur jeunesse. Insistant sur le fait qu’elles n’étaient pas consentantes, mais certainement pas en état de refuser des rapports sexuels.
Égratignant au passage la chape de plomb qui recouvre l’établissement hospitalier. « Ce n’est pas parce que la hiérarchie a été défaillante au niveau de ses agissements qu’il doit être excusé. »
Lorsqu’il prend la parole, l’avocat général, Jeanne-Chantal Capiez, rappelle le nombre des victimes connues mais évoque également celles qui n’ont rien dit, alors qu’apparemment tout le monde savait. « Une dizaine de personnes se sont plaintes de ses agissements. Il est coupable purement et simplement. Il nie les faits et dans un tel déni, il aura certainement des difficultés pour se soigner. Mais des techniques existent et il ne faut prendre aucun risque à sa sortie de prison. Le risque zéro n’existe pas avec lui. Je requiers dix-huit années de réclusion, suivies de dix ans d’obligation de soins et d’une interdiction de séjour dans le département. »
Après une suspension d’audience d’une quinzaine de minutes, Me Jean-Jacques Leninger, pour la défense, prend la parole à son tour. Pour lui, l’enquête et le procès ont été orientés pour faire plonger son client. « Ce n’est pas un monstre. C’est un homme normal qui a travaillé. Était-il nécessaire de faire défiler toutes les personnes de sa famille qui lui en veulent parce qu’il a eu une maîtresse ? De reparler de faits prescrits ? Il est interdit d’y faire allusion. Je m’insurge, ce réquisitoire n’est pas correct. Le fond de cette affaire ? Un casier judiciaire néant, il n’y a pas de preuves. Les plaintes viennent de personnes malades, confinées dans un endroit clos, où il y a des tendances à fantasmer. Certaines ont des hallucinations. À une époque, on disait que la vérité sortait de la bouche des enfants, on en est revenu. Il y a des insuffisances dans cette enquête. »
L’avocat reprend les déclarations de chaque victime, montrant les failles du dossier. « C’est l’acquittement qui doit prévaloir », conclut-il. L’accusé est, quant à lui, resté attentif et calme et comme personne n’a vraiment essayé, durant tout le procès, de le pousser dans ses derniers retranchements, il a pu se maintenir dans ses convictions.
Michel Collet a quitté le box des accusés, menottes aux poignets, pour regagner la prison et y purger sa peine, évaluée par les jurés à quinze années de réclusion. Il devra subir des soins, ne pas entrer en relation avec ses victimes à sa sortie et réparer les dommages causés. S’il ne respectait pas ses obligations, il devra purger deux années de plus.
Hier, les jurés de la Cour d’assises de la Meuse ont délibéré, durant près de trois heures, et condamné l’accusé à quinze ans de réclusion.
Il aura fallu trois jours de procès pour faire le tour de cette affaire, qui compte quatre victimes et trois parties civiles. Hier matin, l’avocat des parties civiles, Me Christophe Hechinger, a plaidé pour que les victimes puissent essayer de se reconstruire. « C’est un prédateur qui a choisi, grâce à sa connaissance des dossiers médicaux des patients de l’hôpital Desandrouins de Verdun, des proies faciles. Des faits particulièrement ignobles sur des personnes fragiles. Ce ne sont pas des pulsions sexuelles, mais bien des actes que l’on pourrait qualifier de prémédités », plaide l’avocat, en mettant l’accent sur la crédibilité des victimes, qui, malgré leurs traitements médicamenteux lourds, n’ont jamais changé leurs déclarations.
Pas en état de refuser
Le silence de l’accusé, lors d’une mise à pied au début de l’affaire, comme s’il s’attendait à cette sanction, a également été évoqué par l’avocat. La découverte pendant sa fouille, au cours de son placement en garde à vue, d’un emploi du temps correspondant aux jours de l’agression, son caractère autoritaire, largement expliqué par les membres de sa famille venus témoigner à la barre, sont autant d’éléments qui ont certainement pesés sur la décision des jurés.
L’avocat a aussi insisté sur les traits communs entre trois des victimes, violées une première fois dans leur jeunesse. Insistant sur le fait qu’elles n’étaient pas consentantes, mais certainement pas en état de refuser des rapports sexuels.
Égratignant au passage la chape de plomb qui recouvre l’établissement hospitalier. « Ce n’est pas parce que la hiérarchie a été défaillante au niveau de ses agissements qu’il doit être excusé. »
Lorsqu’il prend la parole, l’avocat général, Jeanne-Chantal Capiez, rappelle le nombre des victimes connues mais évoque également celles qui n’ont rien dit, alors qu’apparemment tout le monde savait. « Une dizaine de personnes se sont plaintes de ses agissements. Il est coupable purement et simplement. Il nie les faits et dans un tel déni, il aura certainement des difficultés pour se soigner. Mais des techniques existent et il ne faut prendre aucun risque à sa sortie de prison. Le risque zéro n’existe pas avec lui. Je requiers dix-huit années de réclusion, suivies de dix ans d’obligation de soins et d’une interdiction de séjour dans le département. »
Maintenu dans ses convictions
Après une suspension d’audience d’une quinzaine de minutes, Me Jean-Jacques Leninger, pour la défense, prend la parole à son tour. Pour lui, l’enquête et le procès ont été orientés pour faire plonger son client. « Ce n’est pas un monstre. C’est un homme normal qui a travaillé. Était-il nécessaire de faire défiler toutes les personnes de sa famille qui lui en veulent parce qu’il a eu une maîtresse ? De reparler de faits prescrits ? Il est interdit d’y faire allusion. Je m’insurge, ce réquisitoire n’est pas correct. Le fond de cette affaire ? Un casier judiciaire néant, il n’y a pas de preuves. Les plaintes viennent de personnes malades, confinées dans un endroit clos, où il y a des tendances à fantasmer. Certaines ont des hallucinations. À une époque, on disait que la vérité sortait de la bouche des enfants, on en est revenu. Il y a des insuffisances dans cette enquête. »
L’avocat reprend les déclarations de chaque victime, montrant les failles du dossier. « C’est l’acquittement qui doit prévaloir », conclut-il. L’accusé est, quant à lui, resté attentif et calme et comme personne n’a vraiment essayé, durant tout le procès, de le pousser dans ses derniers retranchements, il a pu se maintenir dans ses convictions.
Michel Collet a quitté le box des accusés, menottes aux poignets, pour regagner la prison et y purger sa peine, évaluée par les jurés à quinze années de réclusion. Il devra subir des soins, ne pas entrer en relation avec ses victimes à sa sortie et réparer les dommages causés. S’il ne respectait pas ses obligations, il devra purger deux années de plus.
Pascal NAJEAN
INFO JUDICIAIRE SELECTIONNEE POUR VOUS PAR INTIME CONVICTION
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