Photo de la façade de l'immeuble où Yamine Djerroud, un jeune homme de 19 ans, a été retrouvé mort, le visage tuméfié et déformé, un sac plastique roulé en boule dans la gorge, dans la nuit du 21 au 22 juillet 2006 à Bobigny.

AFP/PIERRE VERDY

Photo de la façade de l’immeuble où Yamine Djerroud, un jeune homme de 19 ans, a été retrouvé mort, le visage tuméfié et déformé, un sac plastique roulé en boule dans la gorge, dans la nuit du 21 au 22 juillet 2006 à Bobigny.

Quelques heures avant le verdict vendredi après-midi, les meurtriers présumés de Yamine Djerroud, un jeune homme de 19 ans frappé à mort en 2006 à Bobigny, ont demandé pardon à sa famille, lors de leur procès devant les assises de Seine-Saint-Denis.

“Je souhaite implorer votre pardon, même si je sais que je ne le mérite pas. J’ai réfléchi à ce que j’ai fait, je voudrais être châtié”, a déclaré Reda Alaouchiche, 24 ans, contre lequel l’avocat général a requis jeudi trente ans de réclusion criminelle.

Le jeune homme lisait une lettre, qu’il dit avoir écrite il y a plusieurs mois, “n’osant pas regarder dans les yeux” les membres de la famille de Yamine parce qu’il “n’arrive pas à assumer”. L’autre accusé, Tino Horning, 22 ans, pour lequel le parquet a demandé vingt ans de réclusion, a lui affronté le regard des proches de la victime, alors qu’il avait depuis le début du procès la tête baissée, comme s’il était en recueillement. “Je regrette et je demande pardon”, a-t-il déclaré.

Son avocate avait demandé peu avant la requalification du crime en acte de torture et de barbarie, espérant une peine moins lourde que celle requise. Une requête rejetée par la présidente du tribunal. Me Elizabeth Auerbacher avait tenté de démontrer que les coups portés à Yamine Djerroud avaient été prémédités, mais pas sa mort.

Les accusés devraient être fixés sur leur sort en fin d’après-midi, après quatre jours de procès saisissants, en raison de la violence des faits et de l’émotion qui a dominé les audiences.

Le corps de Yamine Djerroud avait été retrouvé dans la nuit du 21 au 22 juillet 2006 dans une cave, à quelques dizaines de mètres de chez lui. Il avait été frappé à la tête avec un marteau et un pied de table, puis étouffé avec un sac plastique roulé en boule dans la gorge. Le parquet avait mis en avant “l’acharnement” des assassins. La victime connaissait ses deux meurtriers présumés, et surtout Tino Horning, un de ses amis d’enfance.

Tino Horning et Reda Alaouchiche sont accusés de l’avoir tué pour lui faire payer d’avoir colporté une rumeur, selon laquelle la petite amie de Reda aurait été vue dans les toilettes du lycée avec des garçons. Il s’agit d’“un crime épouvantable, sauvage, bestial, d’une sauvagerie rare”, n’a eu de cesse de répéter l’avocat de la partie civile, Thibault de Montbrial, pour qui le pardon demandé par les deux jeunes hommes “est une figure imposée de fin de procès d’assises”. “J’espère leur sincérité, sans en être convaincu”, a-t-il dit.

L’avocat général a accusé Reda Alaouchiche d’avoir prémédité le meurtre et tendu un guet-apens à Yamine Djerroud : “Il n’a jamais eu d’autres intentions que de tuer”, selon lui. Tino Horning “a été présenté comme influençable, mais il y a un moment où la gravité est telle que cela ne suffit pas”, a estimé l’avocat général.

Si ce dernier est resté dans une posture humble durant tout le procès, Reda Alaouchiche était impassible, avec un regard dur, les trois premiers jours. Mais jeudi 5 novembre, quand la mère de Yamine est arrivée à la barre pour présenter aux jurés des photos de son fils, il a éclaté en sanglots. “Yamine, c’était mon rayon de soleil. Quand ils lui ont volé sa vie, ils ont pris la mienne”, a lâché la mère.

Les témoins se sont succédé pour décrire Yamine comme une personne exceptionnelle. C’était un homme “respecté et respectable”, selon son professeur de judo. Yamine était ceinture noire dans ce sport.

Vendredi matin, une quinzaine de jeunes ont assisté à l’audience avec des tee-shirts portant les les mots “A la mémoire de Yamine”.

LEMONDE.FR avec AFP | 06.11.09 | 16h49  •  Mis à jour le 06.11.09 | 16h53

Dix-huit et trente ans de prison pour les meurtriers de Yamine

LEMONDE.FR avec AFP | 06.11.09 | 21h49  •  Mis à jour le 06.11.09 | 21h51

es deux meurtriers de Yamine Djerroud, 19 ans, tué en 2006 à Bobigny, ont été condamnés, vendredi 6 novembre, à dix-huit et trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Seine-Saint-Denis, après quatre jours de procès saisissants, en raison de la violence des faits.Reda Alaouchiche, 24 ans, a été condamné à trente ans de réclusion criminelle, et Tino Horning, 22 ans, à dix-huit ans. Ces peines sont proches des réquisitions de l’avocat général, qui avait demandé, jeudi, trente ans de réclusion pour Alaouchiche et vingt ans pour Horning. “C’est une excellente décision qui constitue un épilogue à la mesure de la gravité des faits et de l’émotion qu’ils ont causée”, a déclaré l’avocat de la partie civile, Thibault de Montbrial.

“JE VOUDRAIS ÊTRE CHÂTIÉ”

D’après les avocats de la défense, les accusés ne devraient pas faire appel. “Reda s’attendait à ce verdict, car il a mesuré la gravité des faits tout au long des quatre jours de procès. Peut-être que cela va l’aider”, a déclaré son avocate Nadia Farajallah. Quelques heures avant le verdict, les meurtriers ont demandé pardon à la famille de Yamine. “Je souhaite implorer votre pardon, même si je sais que je ne le mérite pas. J’ai réfléchi à ce que j’ai fait, je voudrais être châtié”, a déclaré Reda Alaouchiche.

Le meurtre de Yamine Djerroud avait choqué par sa violence. Son corps avait été retrouvé dans la nuit du 21 au 22 juillet 2006 dans une cave, à quelques dizaines de mètres de chez lui. Il avait été frappé à la tête avec un marteau et un pied de table, puis étouffé avec un sac plastique roulé en boule dans la gorge. Le parquet avait mis en avant “l’acharnement” des assassins.

Selon l’accusation, Tino Horning et Reda Alaouchiche l’ont tué pour lui faire payer d’avoir colporté une rumeur selon laquelle la petite amie de Reda aurait été vue dans les toilettes du lycée avec des garçons. L’avocat général a accusé Reda Alaouchiche d’avoir prémédité le meurtre et tendu un guet-apens à Yamine Djerroud. Tino Horning “a été présenté comme influençable, mais il y a un moment où la gravité est telle que cela ne suffit pas”, a-t-il estimé.

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