Deux hommes sont jugés depuis mardi après-midi pour l’incendie criminel d’un hôtel meublé du quartier de La Plaine, en plein centre-ville de Marseille, qui avait fait onze morts et 19 blessés le 15 mai 2003.
Les suspects, âgés de 28 et 33 ans, comparaissent pour “destruction de bien par incendie ayant entraîné la mort de victimes”. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Les auteurs présumés, des marginaux qualifiés d'”agressifs” et “passionnés par le feu”, ont nié toute responsabilité à l’ouverture des débats mardi. Ils affirment avoir été forcés à des aveux sous la pression de “menaces physiques et morales de la police”.
L’audience de mardi a été marquée par un face-à-face douloureux avec les proches des victimes, qui cherchent désespérément un mobile à cet acte criminel. La plupart des victimes, dont plusieurs enfants, ont péri brûlées, asphyxiées ou après s’être défenestrées. Un homme a perdu huit membres de sa famille.
La piste d’une vengeance liée à un différend financier avec un des locataires avait été un temps évoquée, de même que celle d’un acte sadique et gratuit visant des étrangers, Roumains essentiellement. L’expert psychiatre a décrit mardi deux hommes “immatures”, pour l’un fasciné par “le spectacle jouissif” du feu, et qui pour l’autre “a perdu le contact avec le réel”.
Les accusés avaient reconnu les faits en garde à vue, en juin 2006 lors de leur interpellation, puis devant le juge d’instruction, avant de se rétracter à l’audience. Ils étaient même revenus sur les lieux du crime pour assister aux opérations de secours des pompiers.
Trois jours après les faits, ils avaient allumé un autre incendie non loin de là. Jugés depuis, ils ont déjà été condamnés en 2004 à quatre ans de prison ferme.
Le procès doit durer jusqu’à vendredi soir. AP
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