Sa condamnation à un mois de prison ferme, pour outrage à magistrat, hier devant le tribunal correctionnel de Draguignan, n’a pas semblé émouvoir Marco Di Caro.
Rien de bien surprenant, puisque cette sixième condamnation apparaît comme une modeste péripétie sur son casier judiciaire. Un casier déjà lourd de deux condamnations criminelles : vingt ans de réclusion en 1998 pour son rôle dans l’assassinat du député Yann Piat, et dix-neuf ans en 2000 pour sa participation à l’assassinat d’Henri Diana.
Marco Di Caro, âgé de 35 ans, est en prison depuis l’âge de 20 ans. Quand on lui demande sa profession, il déclare : « détenu ». Dans ce contexte, cette nouvelle condamnation serait presque un accident du travail.
La scène qui lui a valu sa sanction d’hier s’est déroulée le 22 juillet dernier à Draguignan, dans le cabinet du juge des libertés et de la détention, où il comparaissait pour une prolongation de détention provisoire.
Sorti de prison fin novembre 2007, sa peine purgée, il se trouvait à nouveau derrière les barreaux depuis le 4 août 2008, soupçonné d’un vol à main armée et d’une séquestration commis le 5 janvier 2008, au préjudice d’une habitante du quartier du Flayosquet à Draguignan.
Il brandit une chaise à l’audience
Des faits qu’il a toujours contestés, mais pour lesquels il sera bientôt renvoyé pour la troisième fois devant la cour d’assises du Var, où la récidive lui fait encourir la perpétuité.
Il lui était cette fois reproché de s’être emporté dans le cabinet du JLD, d’avoir soulevé une chaise au-dessus de sa tête et d’avoir menacé le représentant du parquet de la lui casser sur la tête s’il continuait à requérir contre lui.
« Je n’ai jamais menacé ce monsieur, a expliqué Marco Di Caro. Je me suis énervé parce que je n’admettais pas de passer devant le JLD sans mon avocat, qui était hospitalisé. J’ai pris une chaise et j’ai dit que je casserais tout dans le bureau si on continuait à bafouer mes droits. »
Un simple prétexte pour quitter les lieux
Les trois policiers de l’escorte ont témoigné qu’ils n’avaient pas senti un réel danger, que Di Caro avait agi sans violence, cherchant un prétexte pour quitter les lieux.
Pour le procureur Nicolas Kerfridin, on ne reprochait pas des menaces à Di Caro, mais un outrage consistant à avoir empêché le fonctionnement de l’institution judiciaire. Il a requis quatre mois de prison.
Le bâtonnier Jean-Louis Keïta s’est insurgé contre « un acharnement du parquet dracénois contre ce garçon ». Il estimait que le magistrat du parquet avait abusé de son pouvoir, en mettant à exécution sa menace de poursuivre Di Caro pour outrage, au terme d’une audience où la tension était montée trop haut.
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