CHAMANT (60) Le drame s’était produit au domicile famillial, rue de l’Aunette à Chamant .
Luis-Fernando Juliao, 39 ans, avait sauvagement agressé son épouse et ses deux enfants en janvier 2006. Il comparaît durant trois jours devant la cour d’assises de l’Oise.

La fuite de Luis-Fernando Juliao avait avorté. À partir d’aujourd’hui, et jusqu’à vendredi, l’ancien responsable du restaurant McDonald’s de Senlis, sera dans le box des accusés de la cour d’assises de l’Oise. L’homme, 39 ans, doit répondre de tentative d’assassinat et de violences sur mineurs de moins de 15 ans.

Les faits se sont produits le 29 janvier 2006. C’était dans la nuit du samedi au dimanche. Visiblement hors de lui après que sa femme lui a annoncé son intention de le quitter, Luis-Fernando Juliao s’en prend à sa famille avec une violence inouïe.

Son épouse est rouée de coups. Lorsque les gendarmes arrivent à son secours, elle présente des traces de torture sur le visage et sur le corps. Son bourreau s’est enfui en la laissant attachée au radiateur.
L’homme avait tenté de fuir vers l’Argentine

Les deux enfants du couple, un garçon de 14 ans et une fillette de 9 ans, n’échappent pas à la furie de leur père. Le fils a dû ingurgiter des somnifères, tandis que la fille subit un déchaînement de violences : elle est frappée avec une batte de base-ball, et subit une tentative d’égorgement avec un couteau. Elle reste hospitalisée de longs jours, plongée dans le coma.

Coup de folie d’un père et mari en plein désespoir ? La cour d’assises tentera de le déterminer. Mais un élément pèsera certainement lourd dans le procès : Luis-Fernando Juliao a tenté de fuir après les faits. Et selon un scénario bien pensé.

L’homme, en France depuis quatre ans, s’était immédiatement rendu à l’aéroport de Roissy pour réserver un billet à destination du Brésil, en milieu de matinée. C’était en fait un leurre puisqu’il n’a pas embarqué. Il a loué une voiture sur place avant de prendre à nouveau la fuite, se dirigeant vers le sud ouest de la France.

La voiture, une Citroën C3 rouge, est rapidement repérée par les gendarmes de Bordeaux, près de l’autoroute A10. Luis-Fernando Juliao est interpellé peu après. Les enquêteurs s’apercevront que le père de famille s’apprêtait à fuir en Argentine : il avait réservé un billet d’avion Madrid-Buenos Aires.

Lors de sa présentation devant le juge d’instruction, l’homme ne s’était pas expliqué sur les faits. Il disait ne pas se souvenir de la sauvage agression commise sur sa fille. Tout juste se souvenait-il avoir contraint son fils à ingurgiter des somnifères et d’avoir attaché sa femme.

G.L.

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N BEAUVAIS  Une sauvagerie toujours inexpliquée
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L’ex-manager de Mc Donald’s s’est expliqué, mercredi, lors de son premier jour de procès devant la cour d’assises de l’Oise, devant laquelle il comparait pour tentative d’assassinat sur sa fille.

Pourquoi, alors que sa femme lui avait indiqué son intention de divorcer, Luis-Fernando Juliao, a-t-il tenté de tuer Marianna, 10 ans ?

À l’issue de son premier jour de procès, hier, l’acte reste inexpliqué. Dans la nuit du 29 janvier 2006, l’homme, manager chez Mc Donald’s à Senlis, s’est acharné sur la fillette. Il épargnera son fils Pedro, 14 ans, qui au moment des faits dormait dans sa chambre, assommé par les somnifères qu’il lui avait fait ingurgiter. Il attachera son épouse au lit conjugal, avant de la violenter et de prendre la fuite. Devant les jurés, les explications de l’accusé sont confuses. Il explique avoir bu de la vodka alors que toute la famille dort, avoir ruminé un bon moment sur son couple, lisant et relisant la lettre de demande de divorce de Moema et le SMS qu’elle a reçu de son amant. Pour la première fois, il déclare avoir eu à cet instant l’intention de se supprimer. Il est allé chercher la batte de baseball « pour tout casser », et deux couteaux « pour (se) couper les veines ». Il dit avoir envisagé son suicide dans la salle de bain. Mais lorsqu’il monte les escaliers, il s’arrête sur le palier, ouvre la porte de la chambre de son fils pour vérifier qu’il dort, puis entre dans la chambre de sa fille.
Il dit ignorer qu’elle n’était pas sa fille naturelle

« Là j’ai cru voir ma femme. J’étais fou de rage ». Il dit avoir frappé avec la batte sur le lit. La petite est tombée au sol, il a sorti un couteau, fait un vague geste pour décrire le coup de lame. Il descend retrouver son épouse, endormie. Après l’avoir attaché au lit, il la violente pendant plus d’une heure et prend la fuite.

« Je ne veux pas m’apitoyer sur mon sort, je regrette amèrement ce que j’ai fait. J’assume pleinement les faits. J’ai toujours aimé ma famille, à aucun moment je n’ai eu l’intention de tuer mes enfants, ils ont toujours été ma raison de vivre », a déclaré l’homme de 39 ans. Son amour pour ses enfants, aucun des témoins entendus n’en doutent. Luis-Fernando Juliao était décrit comme un père aimant et dévoué. Il s’occupait beaucoup d’eux, sa femme privilégiant sa carrière professionnelle : « C’était un choix de couple ». Travailleur, diplômé, Luis-Fernando Julio n’a pas, au premier abord, le profil d’un assassin. « Construire une famille, avoir ma maison, c’était mon rêve », dit-il. Avant l’arrivée de la famille, en 2002, l’homme avait déjà des soupçons sur la fidélité de sa femme. En France, il croyait à un nouveau départ. Mais les problèmes, les soupçons d’infidélité, ont ressurgi, jusqu’à lui ronger la vie.

Pourquoi alors s’en prendre à la fillette ? Un élément, très rapidement abordé hier pourrait être au cœur du procès : il n’était pas le père naturel de Marianna : « Jamais je ne l’ai su. Je l’ai appris après les faits, par mon avocat », a-t-il soutenu.

GAUTIER LECARDONNEL

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