À la barre du tribunal de Guingamp, Victor Sommier, prêtre à la retraite âgé de 76 ans, domicilié à Ploeuc-sur-Lié, reconnaît simplement ses rapports sexuels avec la mère et la fille. «Je connaissais la mère depuis plusieurs années». C’était en 1997, à Saint-Malo. Il passe une petite annonce dans la rubrique amitié d’un journal local. Une femme âgée de 33 ans lui répond. Originaire d’Afrique, elle est arrivée récemment en France. Ses fins de mois sont difficiles. L’ecclésiastique lui fait régulièrement des cadeaux et lui offre des denrées alimentaires. Leurs rapports amicaux évoluent vers une relation plus intime. Il gâte aussi les enfants de son amie. «Je leur offrais des cadeaux». L’aînée des trois enfants va ainsi recevoirun ordinateur portable et une imprimante, 200 € pour passer son permis de conduire et 180 € pour des cours de maths. En mai2006, il lui propose de partir en Espagne pour une semaine de vacances. La jeune fille de 17 ans accepte. Ils partagent la même chambre d’hôtel et le même lit. «Elle a été caressée par moi en échange des vacances», déclare-t-il aux gendarmes quand il est interpellé.
Revue échangiste
«Vous avez acheté ses faveurs sexuelles?», lui demande le président du tribunal de Guingamp. «On ne peut pas dire acheter», répond le retraité, qui a été directeur d’un établissement scolaire pendant 29ans. «Nous ne sommes pas dans le cadre de la prostitution», défend son avocat. Depuis 1990, le prêtre souffre de troubles psychiques importants. Il est suivi par un psychiatre. Depuis huit mois, il suit aussi une psychothérapie. À son domicile, les gendarmes vont également trouver des photos pornographiques mettant en scène des jeunes filles. L’homme est aussi abonné à une revue d’échangisme. Les gendarmes vont également mettre la main sur des courriers très libertins. Dans une de ces lettres, il propose les faveurs sexuelles d’une adolescente de 14 ans à un autre couple, qui va alors prévenir les gendarmes. En réalité, la jeune fille n’existe pas. Elle n’est que le fruit de l’imagination d’un autre de ses correspondants. Le procureur de la République a souligné la dimension malsaine du prévenu et son problème d’ordre psychologique. Hier, Victor Sommier a été condamné à 18 mois de prison dont 15mois avec sursis pour recours à la prostitution de mineur et détention d’images pornographiques. Le tribunal a aussi prononcé son inscription au casier des auteurs d’infractions sexuelles. Ayant été placé en détention provisoire du 8mars au 1erjuin 2007, le retraité ne retournera pas en prison.
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