Anges ou démons ? Le procès en appel des ex-amants reconnus coupables d’avoir tué Jean-Paul Faure, le mari de la coaccusée, en 2005, s’est ouvert hier devant la cour d’assises à Aix. En 2008, Béatrice Frustieri et Jean-Claude Douliery avaient été condamnés respectivement à vingt et trente ans de prison. Tous deux avaient fait appel.

Dans le box, Béatrice Frustieri, tête basse et regard dans le vide, veut donner l’image d’une veuve éplorée : « Mon mari vivra tant que je vivrai. Il était ma fierté. » L’accusée, qui a avoué avoir aidé à jeter le corps de son époux dans les falaises du cap Canaille, accuse son ex-amant, Jean-Claude Douliery, d’être le seul coupable. « J’ai dit la vérité pour que Jean-Pierre ait un enterrement décent. Monsieur Douliery a tué mon mari d’un coup de couteau et m’a ensuite obligée à l’aider à se débarrasser du corps. Il ne m’a laissé aucune chance, il me menaçait constamment. Ma seule survie était de jouer le rôle de l’amoureuse. J’avais peur. Que celui qui a envie de mourir lève la main. » Décrite par ses proches comme une femme fragile et influençable, mythomane, hystérique et immature selon les experts, Béatrice Frustieri a plusieurs fois changé de version.

Quant à Jean-Claude Douliery, le verbe haut, sûr de lui, il harangue le président de la cour : « Ça fait quatre ans que j’explique ma version et qu’elle n’est pas prise en compte. Elle [Béatrice Frustieri] sait tout, mais les charges sont pour ma gueule. Vous m’inculpez toujours. » Homme violent, possessif, manipulateur et ne tolérant pas les contraintes, selon ses amis et les psychiatres, Jean-Claude Douliery continue de clamer son innocence : « Tout ce qu’elle a dit est faux. Je n’étais même pas là le jour du meurtre. » Les jurés ont jusqu’à demain pour se faire une opinion. W

Carole Vinco

Trente ans de réclusion requis contre les amants diaboliques

Publié le vendredi 25 septembre 2009 à 12H55

L’avocat général a requis ce midi deux peines de 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre des amants diaboliques, jugés depuis mercredi devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. Il a estimé qu’aucune différence ne devait être faite entre les deux accusés, Jean-Claude Douliéry et sa maîtresse Béatrice Frustieri.

Le verdict est attendu dans la soirée.

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