Accusés, l’épouse et le fils se renvoient la responsabilité. À partir de demain et jusqu’à vendredi, la cour d’assises de Draguignan jugera en appel une affaire de parricide, l’assassinat en famille d’un brocanteur niçois.

Dans le box, Yann Baudet, 34 ans, et sa mère Annie Jacquet, 56 ans, viendront faire appel de leurs condamnations respectives à vingt-sept et vingt-deux ans de réclusion, le 6 juillet 2007 par les assises des A.-M., pour l’assassinat de leur père et mari, François Baudet.

L’inquiétude d’une fille

Ce brocanteur niçois de 63 ans avait disparu dans la nuit du 13 au 14 février 1998, lors d’une étape en famille dans un hôtel de Nîmes. Trois ans plus tard, sa fille d’alors 17 ans avait écrit au procureur de Nice pour signaler cette disparition et les soupçons qu’elle nourrissait à l’égard de sa mère et de son grand frère. C’est à partir de là qu’une enquête a été lancée.

Elle a mené les policiers niçois sur la trace de François Baudet, qui à l’époque participait en famille à des foires à la brocante.

De retour vers Nice, il s’était arrêté dans un hôtel de Nîmes, partageant une chambre avec leur fils et leur fille. Cette dernière avait été réveillée en sursaut par sa mère et son frère, disant que le père avait dû être hospitalisé pour une crise cardiaque.

Sans nouvelle de celui-ci, après plusieurs mois, elle n’était guère convaincue par les réponses de sa mère, selon laquelle son père serait parti avec sa maîtresse. D’autant que sa soeur vivant en Bretagne, lui avait rapporté une confidence de leur mère sur le fait que leur père avait été tué.

Enterré dans la chaux vive en Bretagne

Ce sont finalement des écoutes téléphoniques qui ont abouti à l’interpellation d’Annie Jacquet et de son fils.

Elles ont également permis de retrouver le corps de François Baudet. Il avait été enterré dans un trou et recouvert de chaux vive, sur un terrain familial isolé dans une bourgade des Côtes-d’Armor.

La nuit du crime, dans l’hôtel de Nîmes, François Baudet avait d’abord été drogué, puis achevé d’une balle par son fils. Son cadavre avait été stocké pendant deux mois dans un local de Nice, avant d’être transporté par Annie Jacquet et son fils jusqu’en Bretagne.

Pour les enquêteurs, cet assassinat était le projet commun de la mère et de son fils, tous deux en butte au caractère de la victime, présentée comme un homme violent.

Pendant l’instruction, tout comme lors du procès devant les assises de Nice, la mère et le fils se sont renvoyé l’un l’autre la responsabilité de ce parricide.

Me Lionel Moroni assistera le jeune homme devant les assises du Var, où Me Dominique Mattei défendra sa mère. Mes Valiergue et Thibault représenteront les intérêts des filles de la victime.

G. D.
Nice-Matin
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