Poursuivies pour des délits connexes, la compagne de Michelet a été sanctionnée de 6 mois avec sursis, et celle de Wes de trois mois ferme.
Culture du silence
Le matin, à la reprise des débats, la défense a plaidé l’acquittement au bénéfice du doute pour les deux compagnes de Jean-Paul Wes et Joseph Michelet.
Il leur était reproché le délit de n’avoir pu justifier les éléments de leur train de vie. Comment ces jeunes femmes, n’ayant d’autres ressources déclarées que les allocations familiales et le RMI, pouvaient-elles disposer de bagues à 7 000 euros, ainsi que de 4×4 et de caravanes quasi neuves ? Elles n’en ont rien dit de bien précis, se réfugiant derrière la condition féminine chez les gens du voyage. « Chez nous, les femmes n’ont pas le droit de poser des questions aux hommes. » « Avaient-elles la capacité de réagir, de dénoncer », a plaidé Me Muriel Gestas. Et Me Juliette Bouzereau de renchérir : « Elles sont comme les trois petits singes qui ne disent, n’entendent et ne voient rien. »
Pour la défense de Joseph Michelet, Me Stéphane Sebag estimait que les dix ans de prison requis étaient sans proportion avec son rôle avoué dans cette affaire. « Michelet a volé une voiture sans violence. Il a déjà fait deux ans de détention. Faites que sa peine soit juste et utile. »
L’arme remise en question
Dans une plaidoirie très inspirée, où il évoquait Mirabeau, Tocqueville et Saint-Exupéry, le bâtonnier Jean-Louis Keïta a demandé à la cour de disqualifier le crime.
« Dans leur premier procès-verbal, les enquêteurs disent que la victime a eu un couteau sous la gorge, alors qu’elle-même n’en parlait pas. Dans les procès-verbaux suivants, ce couteau disparaît au profit d’une arme par destination, la pince coupante pour sectionner la bague […]. Mon sentiment est que cette arme a été mise fictivement dans le dossier, afin de convoquer les auteurs devant votre cour d’assises. À partir de l’instant où vous enlevez l’arme, et je vous demande de le faire, Jean-Paul Wes encourt une peine correctionnelle de dix ans au maximum. »
Dénonciation contestée
Pour Me Lucien Simon, le doute devait bénéficier à Michaël Sauzer, mis en cause par une dénonciation anonyme et une reconnaissance de la victime. Il ne croyait pas un seul instant à une dénonciation de la communauté gitane, motivée par l’indignation devant l’agression de la victime.
« Sauzer a été dénoncé par quelqu’un qui avait intérêt à mettre la police sur une fausse piste, pour se couvrir. » Il en voulait pour preuve que ce correspondant mystérieux avait dans un premier temps désigné comme troisième auteur un homme qui se trouvait en prison au moment des faits.
« Heureusement pour lui, parce qu’il a tout de même été reconnu sur photo par la fille de la victime. »
Il restait cependant la présence avérée de Sauzer à Toulon, au moment où Michelet et Wes avaient avoué le vol, et de fortes présomptions qu’il ait également été à Lille en leur compagnie deux jours plus tard, lors de la revente de la bague.
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