BUENOS AIRES – Une nouvelle date, le 11 décembre, a été fixée pour le procès de l’ex-capitaine de la marine argentine, Alfredo Astiz, 58 ans, soupçonné d’être impliqué dans la disparition de deux religieuses françaises pendant la dictature (1976-1983), mais l’accusation n’écarte pas un nouveau report.

“La nouvelle date pour l’ouverture (du procès) est fixée au 11 décembre à 10H00 -heure locale : 13H00 GMT-“, a annoncé le Tribunal fédéral n° 5, chargé de juger Astiz, dans un document envoyé aux parties dont l’AFP a obtenu une copie.

Un nouveau report n’est toutefois pas écarté car, après un changement intervenu dans la composition du tribunal, la défense a récusé un nouveau juge et cette question pourrait ne pas être réglée avant le 11 décembre, selon une source au sein de l’accusation interrogée par l’AFP.

Si le procès pouvait commencer le 11 décembre, il s’ouvrirait au lendemain du 26e anniversaire du retour de la démocratie en Argentine et de la journée internationale des droits de l’Homme.

Le juge Oscar Hergott, nommé en remplacement de Guillermo Gordo, a été récusé par la défense des officiers accusés. Outre Astiz, dix-sept anciens officiers de la Marine de guerre qui étaient affectés à l’Ecole de Mécanique de l’Armée (ESMA), symbole de la répression sous la dictature, doivent être jugés.

Les audiences devaient débuter le 6 octobre mais avaient été reportées une première fois au 19 novembre –ce jeudi– en raison des retards pris dans le procès d’autres militaires. Elles ont ensuite été repoussées une nouvelle fois en raison du changement dans la composition du tribunal.

Alfredo Astiz, surnommé l'”ange blond de la mort”, est soupçonné d’être impliqué dans la disparition de Léonie Duquet et Alice Domon, deux religieuses françaises, ainsi que de la fondatrice du mouvement des Mères de la Place de Mai, Azucena Villaflor.

Pour l’enlèvement et la torture de Léonie Duquet et Alice Domon, il a été condamné par contumace par la justice française en mars 1990 à la réclusion criminelle à perpétuité.

Astiz est également accusé d’être impliqué dans la disparition de l’Argentino-Suédoise Dagmar Hagelin en 1977.

Près de 5.000 personnes ont été torturées puis exécutées à l’ESMA, souvent jetées vivantes depuis des avions survolant le Rio de la Plata. La dictature argentine a fait 30.000 disparus, selon les organisations de défense de droits de l’Homme.

Depuis l’accession au pouvoir de Nestor Kirchner (2003-2007), l’annulation des lois d’amnistie et la réouverture des procès, les autorités argentines souhaitent que les tortionnaires soient rapidement condamnés.

(©AFP / 18 novembre 2009 15h17)

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