Dix ans de prison avec mandat d’arrêt ont été requis contre l’un des deux instigateurs de la vaste escroquerie bancaire examinée, depuis lundi, par le tribunal de Lorient. Le jugement est attendu pour le 22juillet.

Deux hommes qui se connaissent depuis leur détention en 1999. Le substitut du procureur, Martin Genet, dépeint les liens étroits tissés entre le Bréc’hois de 40 ans, «l’informaticien», et le «conseiller financier» de Pontivy, rompu aux méandres juridiques et fin stratège. «Ils sont comparses, amis…», dit-il. En 2001, une vaste escroquerie portant sur l’utilisation de chèques fictifs et de numéros de cartes bancaires des clients de deux restaurants lorientais est montée (Le Télégramme d’hier). Le premier volet de l’affaire porte donc sur «des chèques fictifs pour récupérer des sommes importantes, déposés sur les comptes de tiers au préjudice de banques», observe le représentant du procureur. L’avocat d’un établissement lorientais a estimé l’argent perdu par sa caisse à 38.089 €.

Des acteurs secondaires

Martin Genet évoque les sept personnes poursuivies pour complicité d’escroquerie. «Cela fait partie du stratagème que de choisir des intermédiaires fragiles». On trouve une serveuse de bar de Lorient, un mécano de Nantes ou encore un saisonnier de Paimpol (22)… Le représentant du parquet les qualifie «d’acteurs secondaires». Il réclame contre eux des peines allant de six à 18 mois de prison avec sursis à l’exception de l’un d’eux, incarcéré pour une autre affaire et au casier judiciaire chargé, contre qui il demande 18mois ferme. «On ne joue pas dans la même cour», en ce qui concerne les deux copains de détention. Estimant que, «de 1999 à 2002, ils ont passé leur temps à escroquer des gens», le représentant du parquet requiert contre «le conseiller financier», absent des débats, cinq ans ferme avec délivrance d’un mandat d’arrêt de façon à ce qu’il «soit rapidement retrouvé pour exécuter sa peine», et contre «l’informaticien», trois ans de prison dont un an avec sursis et un mandat de dépôt. Même peine demandée pour le volet cartes bancaires contre le «conseiller financier» et quatre ans de prison dont la moitié avec sursis contre «l’informaticien». Quant aux deux restaurateurs lorientais mis en cause, il a dit s’en rapporter «à l’appréciation du tribunal» pour celui qui a toujours nié son implication dans l’établissement des listes de cartes bancaires et 18 mois de prison avec sursis contre l’autre.

Déjà condamnés en Belgique…

L’avocate de «l’informaticien» bréc’hois, s’appuyant sur la position adoptée par le «conseiller financier» devant la police belge, a considéré que son client avait déjà été jugé pour le volet cartes bancaires en Belgique. «On ne peut pas avoir deux condamnations pour un même préjudice». Pour elle, il ne peut donc qu’y avoir «extinction des poursuites sur ce point». Quant aux chèques, elle a relativisé le rôle de son client et a fait appel «à l’humanité du tribunal pour ne pas le ramener en maison d’arrêt».

0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.