S’il n’y avait pas aussi des faits d’outrage, rébellion et violence, l’affaire jugée hier après-midi relevait plutôt d’une émission de Julien Courbet que du tribunal correctionnel.
P.-L. P. comparaissait hier à Rodez, pour des faits commis le 17 novembre 2009, à Saint-Sernin-sur-Rance. Cet homme de 51 ans, né à Caen, aurait outragé un militaire en lui lançant : « J’emmerde les gendarmes, viens ici si tu as des couilles ! », avant de lui résister violemment à coups de poing. Il aurait également, ce même jour, détérioré une porte vitrée, le tout en état d’ivresse dans un lieu public.
Les quatre condamnations inscrites à son casier judiciaire (pour outrage, conduite sous emprise de l’alcool, violences et port prohibé d’arme) le plaçaient en outre en état de récidive
légale.
C’est donc après l’appel téléphonique d’un voisin, pour signaler un bris de porte qu’une équipe de gendarmes vient sur les lieux faire un constat. P.-L. P. est en litige avec lui depuis quatre ans car il doit passer dans la cour de ce dernier pour accéder à son logement, une situation engendrant régulièrement des conflits.
Selon des témoins, le prévenu serait alors sorti de chez lui, aviné, et aurait agressé un gendarme. « Par principe, j’ai toujours outragé les gendarmes », dit-il en haussant les épaules « mais ce n’est pas moi qui aie cassé la porte ». Son voisin déclare l’avoir « vu rentrer en titubant et, quelques secondes après, entendu deux grands coups et du verre tomber », sans pour autant l’avoir vu casser la porte.
Le parquet représenté par Marina Jourdain, remet les choses à leur place, hiérarchise les faits : « Chacun veut montrer son bon droit en disant que c’est l’autre ; vous vous détestez pour des petits riens. Les gendarmes ne sont pas des citoyens lambda, ils sont dépositaires de l’autorité publique », adresse-t-elle à P.-L. P., en requérant un mandat de dépôt, douze mois d’emprisonnement dont six avec sursis et mise à l’épreuve, ainsi qu’une obligation de soins et une contravention de cinquième classe pour les dégâts.
La plaidoirie de l’avocat de la défense, Me Brunel, insistant sur le comportement coopératif et la vie rangée de son client, a porté ses fruits auprès des magistrats, qui condamnent P.-L. P. à six mois d’emprisonnement dont trois avec sursis et mise à l’épreuve, une obligation de soins de dix-huit mois, avec relaxe pour la contravention. Centre Presse
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