alérie Goeller, 24 ans, a été acquittée mercredi 16 décembre par la cour d’assises du Bas-Rhin pour la mort dramatique de son nouveau-né en mai 2005, dans un procès où le déni de grossesse a été plaidé pour la défense de l’accusée.
Une peine de deux ans de prison avec sursis avait été requise mercredi matin devant les assises du Bas-Rhin à l’encontre de Valérie Goeller, qui invoque un déni de grossesse pour expliquer le décès dans des circonstances dramatiques de son nouveau-né en mai 2005. « Il me semble évident qu’elle ne doit pas aller en prison. Elle n’est pas une criminelle au sens générique du terme », avait estimé l’avocat général Jean-François Assal, qui a assorti ses réquisitions de trois ans de mise à l’épreuve et d’une obligation de soins.
Rejetant la thèse du déni de grossesse, il avait néanmoins jugé que la responsabilité de l’accusée était « atténuée » : « C’est une victime, elle est dans une forte détresse et a besoin d’une psychothérapie. » Elle n’a pas dénié sa grossesse mais l’a « oblitéré » par un « mécanisme de défense et de refoulement qui a pour but de maquiller la réalité », a encore soutenu l’avocat général.
Le bébé est « né viable et vivant » lors d’un « accouchement médiéval », a-t-il toutefois jugé, estimant que sa mère, jugée pour privations de soins ayant entraîné la mort, avait connaissance de sa grossesse et avait « l’intention de le priver de soins ». Elle « pouvait appeler les secours, l’hôpital… mais ne l’a pas fait », a-t-il regretté.
Le corps du nourrisson a été lavé et le cordon ombilical coupé avec des ciseaux et clampé avec une pince à linge, deux objets que Valérie avait dans son véhicule, a-t-il souligné. Le cordon a été coupé « dans les règles de l’art », car l’accusée, préparatrice en pharmacie et titulaire d’un baccalauréat sciences médico-sociales, avait vu ce geste « lors de stages », affirme M. Assal.
Valérie Goeller avait accouché le 8 mai 2005 dans sa voiture en pleine forêt de Haguenau avant d’abandonner l’enfant mort dans un village. Elle a toujours soutenu qu’elle ignorait être enceinte, invoquant la notion de déni de grossesse, sur laquelle les experts sont apparus divisés mardi.