Le calvaire de Christ Mozet a été relaté, hier, par les trois accusés devant les assises de Paris. Ce jeune Amboisien a été tué dans la capitale en mars 2006.
La tension a culminé, hier en début d’après-midi, dans le procès qui a débuté vendredi devant la cour d’assises de Paris. Les trois frères de la victime, Christ Mozet, n’ont pas pu rester impassibles en entendant les propos tenus par le principal accusé, Jérôme Vignacourt. « Dans ma tête, je savais ce que j’allais faire, expliquait ce dernier. Il fallait que j’en finisse avec lui. » Vignacourt et ses deux comparses, Daniel Le Pont et Souleyman Grothendieck, comparaissent pour « vol avec violences ayant entraîné la mort ». Mais depuis hier, Jérôme Vignacourt reconnaît avoir « tué volontairement » le jeune Amboisien. La cour d’assises retiendra-t-elle la qualification initiale ou celle de meurtre, plus conforme aux dernières déclarations de Vignacourt ? On l’ignore pour l’instant.
Il a fallu en tout cas beaucoup de retenue aux proches de Christ Mozet pour supporter cette terrible journée où le calvaire du jeune homme a été décrit dans le moindre détail.
A la barre, les amis tourangeaux de la victime ont tous raconté comment ils avaient tenté de persuader Christ Mozet de mettre fin à sa récente relation avec Jérôme Vignacourt. Monté à Paris percer dans la chanson, Christ Mozet avait rencontré ce jeune homme vivant de la prostitution et de diverses escroqueries. « Il m’a proposé de m’héberger. J’ai voulu profiter de lui », expliquait l’accusé, hier, à la cour.
Olivier, ami de Christ Mozet, employé de banque de profession, s’était inquiété, lors d’un week-end passé par la victime en Touraine, des important retraits effectués sur son compte. « Nous avons épluché ensemble son carnet de chèques, précisait-il hier au procès. Nous avons constaté la disparition de plusieurs chèques. Christ savait très bien que c’était Jérôme qui les avaient pris mais il a dit qu’il allait arranger cela. »

“ J’étais parti
pour le tuer ”

En fait, Jérôme Vignacourt prenait régulièrement la carte bancaire de la victime, lui empruntait sa voiture et lui dérobait des chèques. Quelques jours avant la mort de Christ Mozet, des disputes de plus en plus violentes avaient éclaté à ce sujet entre les deux hommes. « Je lui avais conseillé de mettre Jérôme dehors », précisait hier David, un autre ami de Christ Mozet.
Devant la cour, Vignacourt se montre imprécis sur les motifs exacts de sa colère contre Christ Mozet. Mais il affirme désormais sans détours qu’il a organisé la tragique expédition chez la victime dans le but d’attenter à sa vie.
Interrogé par Me Damez-Hubert sur le fait que le soir de l’agression il ne portait pas de cagoule alors que ses deux acolytes en avaient une, Jérôme Vignacourt répond tout simplement : « J’étais parti pour le tuer. » Ce qui rendait bien sûr inutile toute précaution pour se cacher le visage.
Vignacourt a fait miroiter de l’argent à Souleyman Grothendieck et à Daniel Le Pont afin qu’ils l’aident à neutraliser Christ Mozet.
Les trois hommes ont longuement expliqué, hier, de quelle manière ils avaient ligoté et bâillonné la victime avant de l’enrouler dans une couverture puis de lui enfoncer la tête dans une taie d’oreiller, Vignacourt le rouant ensuite de coups.
Christ Mozet n’était peut-être pas mort après avoir subi cette violente agression. Mais c’était tout comme.
Le verdict devrait être rendu demain, dans la soirée.

Caroline Devos

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