Rachid Tahiri s’est présenté hier matin devant la cour d’assises de l’Ain avec un lourd dossier à charge. Déjà condamné dans diverses affaires de vols aggravés, extorsion, violences, agression sexuelle, détention et usage de stupéfiants, cet Ambarrois de 33 ans doit cette fois répondre de viol, agressions sexuelles et vol avec violence. Un écheveau de quatre affaires où le sordide côtoie le pathétique.

24 avril 2007 à Ambérieu. « Il était environ 22 h 45, raconte à la barre cette dame alors âgée de 67 ans. Je m’étais assoupie devant la télé quand j’ai senti une main sur mon cou ». L’agresseur l’aurait ainsi conduit manu militari dans la chambre pour lui imposer pénétration et fellation. « Faux » répond Rachid Tahiri confondu par son ADN. « J’étais entré avec l’intention de cambrioler. J’ai été surpris. J’ai parlé avec elle. Je lui ai fait une proposition ». La fellation seulement, que la victime aurait accepté sans contrainte. « Comment expliquez-vous ces marques sur le cou, cette « emprise digitale » compatible, selon l’expertise avec une tentative de strangulation ? » interroge le président. « C’est au moment de l’éjaculation » tente d’expliquer l’accusé avant de s’excuser : « Je raconte « techniquement ».

« Techniquement », j’ai l’impression que vous vous foutez du monde ! » explose Me Gibello-Autran. « Vous dites quasiment à ma cliente que vous lui avez rendu service ». Une cliente effondrée qui sort du tribunal en pleurs. « C’est dur de parler de ça. Je le garde en moi, j’essaie de vivre avec ». La deuxième plaignante dit sensiblement la même chose. Le 13 septembre 2006 au petit matin, cette Ambarroise de 52 ans se rend à son travail à pied lorsqu’un homme la plaque sur la chaussée avec des intentions évidentes. « Il n’en voulait pas à mon sac à main… »

Ses cris l’ont mis en fuite. Elle a reconnu Rachid Tahiri. Lui ne reconnaît rien du tout.

Comme il refuse d’endosser la veste blanche de l’homme qui, le 23 août 2006 dans le souterrain de la gare d’Ambérieu, a passé la main sous la jupe d’une jeune femme. La vidéo-surveillance confirme sa présence « J’étais à la gare, mais pas dans le souterrain » s’embrouille le prévenu. Encore plus embrouillée, la dernière affaire date du 25 septembre 2006. Elle ressemble à une vilaine querelle de couple. « J’ai pété les plombs, j’avais la mort contre elle, je l’ai frappée pour rien du tout, je ne sais pas pourquoi » regrette Rachid Tahiri en niant : « L’argent, elle me l’a prêté ». Sa compagne l’accuse de vol. « Mais ce n’était plus lui » ajoute-t-elle en le décrivant d’un naturel doux et timide. C’est ce mélange de douceur et de violence, de faux-fuyants et de passages à l’acte, que devront arbitrer les jurés. Suite et fin du procès aujourd’hui.

Marc Dazy

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