MADRID, 18 jan 2010 | La justice espagnole a accepté lundi l’extradition vers l’Argentine du pilote néerlando-argentin Julio Alberto Poch soupçonné d’avoir participé aux « vols de la mort » sous la dictature argentine (1976-83).
AFP | 18.01.2010 | 16:04
La justice espagnole a accepté lundi l’extradition vers l’Argentine du pilote néerlando-argentin Julio Alberto Poch soupçonné d’avoir participé aux « vols de la mort » sous la dictature argentine (1976-83).
L’Audience nationale, principale instance pénale espagnole, a accepté la demande d’extradition argentine car elle considère qu’il « existe des indices » de sa participation à ces « vols de la mort » durant lesquels des opposants politiques étaient drogués et jetés vivants à la mer depuis des avions militaires.
« La documentation remise (par la justice argentine, ndlr) nous apporte les éléments indicatifs de la participation (de Poch, ndlr) dans ce que la procédure appelle +les vols de la mort+ », a estimé l’Audience nationale dans les motivations écrites de sa décision dont l’AFP a eu copie.
Les magistrats espagnols ont estimé que l’Argentine offrait des garanties suffisantes pour un jugement équitable. Ils ont toutefois accepté l’extradition à une condition: le pilote ne devra « en aucun cas » être condamné à la réclusion à perpétuité.
Julio Alberto Poch, 57 ans, incarcéré en Espagne depuis son arrestation le 22 septembre, avait indiqué la semaine passée qu’il acceptait son extradition vers l’Argentine « pour pouvoir se défendre » dans des déclarations à des magistrats de l’Audience nationale.
M. Poch, pilote de la compagnie néerlandaise à bas coûts Transavia, filiale d’Air France et de KLM, avait été arrêté, à la demande des autorités argentines, le 22 septembre, à l’aéroport de Valence (est) alors qu’il allait décoller pour les Pays-Bas.
Il est réclamé dans le cadre de quatre procédures pénales, pour des faits commis alors qu’il était pilote d’avion à la base de l’Esma (Ecole supérieure de Mécanique de l’Armée), selon la justice argentine.
M. Poch a été mis en cause dans ces « vols de la mort » par plusieurs témoignages, dont celui d’un autre pilote de Transavia. Ce dernier a assuré que Poch lui avait raconté comment des opposants politiques étaient jetés à la mer depuis des avions et avait justifié cette méthode.
L’ancien lieutenant de la Marine a affirmé que son collègue avait mal interprété ses paroles. « Il n’existe aucune preuve des faits », a-t-il déclaré la semaine passée, se disant « emprisonné de manière injuste depuis quatre mois ».
Selon son avocat, Ignacio Pelaez, M. Poch nie en outre avoir jamais été basé à l’Esma et avoir participé aux « vols de la mort ».
Le gouvernement espagnol qui avait déjà donné en octobre son accord pour entamer la procédure d’extradition, devra maintenant ratifier officiellement la décision de l’Audience nationale.