Un lycéen de 16 ans comparaît devant les assises pour mineurs de Paris pour le meurtre d’un ami, devenu rival amoureux. le jeune homme est soupçonné d’avoir voulu faire disparaître le corps dans des circonstances horribles.
Ils étaient pourtant bon copains. Jusqu’à ce qu’une affaire de cœur ne sème la zizanie. Nous sommes en 2007. Thomas*, 16 ans et demi, est fou amoureux de Lucie, une camarade de seconde au Lycée privé Saint-Michel-de-Picpus, dans le 12e arrondissement de Paris. Mais il trouve qu’elle est trop proche de son ami Arnaud. La tension monte. Le 22 février 2007, alors que ses parents sont absents pour plusieurs jours, Thomas invite Arnaud chez lui dans le XXe pour jouer à des jeux vidéos. Deux heures plus tard, alors qu’Arnaud s’apprête à partir, Thomas se serait jeté sur lui et l’aurait étranglé par derrière avec la lanière de son sac. Selon les enquêteurs, après l’avoir amené à terre, il aurait continué à l’étrangler durant six minutes, temps qu’il aurait pris soin de chronométrer sur son téléphone portable pour être certain que mort s’ensuive. Il aurait ensuite déposé le corps, vêtu d’un seul caleçon, dans la baignoire de l’appartement.
Pendant la nuit du 22 au 23 février, craignant que son ami ne revienne à la vie, il aurait commencé à lui trancher la gorge à l’aide d’un couteau électrique. Une large entaille a été retrouvée sur le cou. Il aurait également versé sur le cadavre de la soude caustique, sans succès. Le 22 février au soir, il aurait en outre appelé une amie, âgée de 15 ans, afin de lui demander de l’aide. Le 23 février, elle se serait présentée au domicile avec une bâche et de l’acide chlorhydrique. Mais finalement, Thomas aurait renoncé à son projet. Les parents, de retour le 23 février au soir, découvrent la scène et préviennent la police.
Devant le juge, Thomas expliquera qu’Arnaud lui aurait dit avoir embrassé Lucie, le mettant dans une colère noire. La responsabilité pénale du jeune homme a été retenue, mais pas la préméditation. En prison depuis les faits, Thomas a passé son bac scientifique en juin dernier et est suivi par un psychiatre. Jugé à partir de ce lundi devant la cour d’assises pour mineur de Paris, il encourt jusqu’à 30 ans de prison. La moitié si les jurés retiennent l’excuse de minorité. L’accusé étant mineur au moment des faits, le procès se tient à huis clos. Aucune partie n’a souhaité s’exprimer avant l’audience. Le verdict est attendu mercredi.
*Tous les prénoms ont été modifiés
Par Alexandra Guillet le 07 décembre 2009 à 10:59
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