AP | 25.02.2010 | 09:50

Un trafic international de cocaïne, qui met en scène une quinzaine de protagonistes, dont plusieurs figures du banditisme, deux membres présumés de la Camorra, la mafia napolitaine, et des exportateurs sud-américains, est jugé devant le tribunal correctionnel de Marseille à partir de ce jeudi.

Un vaste dispositif de sécurité a été mis en place autour et dans le palais de justice de Marseille où ce procès doit se tenir durant trois semaines.

Le chef présumé de ce trafic, Dominique Lortal, un homme de 52 ans originaire de Perpignan, longtemps propriétaire de restaurants dans le sud-ouest, vivait dans un appartement luxueux de 120 mètres carrés dans le XVIe arrondissement de Paris. Il est soupçonné d’avoir conçu, avec l’aide de son associé Guy Teboul, 66 ans, une sorte d’affairiste connu pour escroquerie, une structure fictive qui était destinée à importer la cocaïne sous couvert d’une société de transport. Ainsi avait été créée une succursale belge d’une société française tout à fait légale.

Cependant, une erreur dans la destination du produit a causé la perte des trafiquants. Un conteneur de 176 kilos de marchandise, affrété depuis le Pérou, a été intercepté le 13 janvier 2008 à Rotterdam (Pays-Bas) et l’équipe a été arrêtée.

La drogue avait pourtant été dissimulée dans des cylindres de plomb au milieu de madriers de bois et aucun scanner n’avait jusque-là permis de la déceler. La transaction aurait dû rapporter aux trafiquants la bagatelle d’un million d’euros.

La cocaïne importée était pure à 98%, ce qui, pour l’accusation, démontre que les trafiquants français étaient singulièrement proches de la source latino-américaine.

Les protagonistes étaient en contact avec deux membres de la Camorra: Giovanni Civile, alias “Pascal”, 64 ans, un Italien résidant au Venezuela, et son cousin, Umberto Naviglia, 61 ans, un Napolitain assigné à résidence.

Plusieurs autres projets d’importation depuis l’Amérique latine à destination de la France sont visés par la procédure.

Les débats ont commencé jeudi par l’audition du principal mis en cause, Dominique Lortal, qui ne conteste pas sa responsabilité dans le trafic, mais répugne à donner les noms de ses complices, qui apparaissent dans les nombreuses écoutes téléphoniques versées au dossier.

La défense a tenté en vain de demander le renvoi du procès, en raison de l’absence de trois des mis en cause, mais le tribunal, présidé par Jacqueline Faglin, a estimé que le procès devait se tenir. AP

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