19 février 2009

Prévenus d’avoir participé à un trafic de stupéfiants en 2007 et début 2008 sur la région morlaisienne, quinze prévenus comparaissent depuis hier sous bonne garde au tribunal de Morlaix.

Pour cette première journée, seuls douze des quinze prévenus sont présents. La plupart sont issues de la région parisienne. Cinq sont en détention provisoire depuis leur arrestation, en février2008. Les autres, sous contrôle judiciaire, comparaissent libres. Ce nouveau procès de la drogue sur Morlaix est placé sous haute surveillance. L’enceinte du tribunal est, en effet, protégée par les hommes du GIPN (Groupement d’intervention de la police nationale) et des gardes mobiles.

Règlement de comptes

Ce dossier fleuve avait débuté par deux affaires de violences s’étant déroulées à Morlaix en août et octobre2007. La première rixe avait eu lieu dans le quartier populaire de la Vierge Noire. Elle ressemblait fort à un règlement de comptes. L’un des prévenus avait été passé à tabac. Un fusil avait été brandi. Ces violences répétées avaient éveillé les soupçons des enquêteurs de la police de Morlaix et de la police judiciaire de Brest. Leur enquête conjointe avait permis de mettre à jour un trafic de stupéfiants sur Morlaix et sa région. Le procès qui s’est ouvert hier s’est révélé d’une confusion extrême, avec une multiplication de versions contradictoires. Appelés, un par un, à s’expliquer devant les juges, les prévenus sont tous revenus sur les déclarations faites lors des gardes à vue puis devant le juge instructeur. Ces revirements ont fini par irriter la présidente du tribunal. «C’est curieux de constater que les policiers de Morlaix ont tous été victimes de maladies d’oreilles», a-t-elle ironisé.

«Vous vouliez être le boss»

L’un des principaux protagonistes, un homme originaire de la région parisienne installé à Morlaix depuis plus de deux ans, est soupçonné d’avoir voulu mettre la main sur le marché des stupéfiants à Morlaix. En n’hésitant pas à employer la manière forte. C’est cette lutte pour le pouvoir-«Vous vouliez être le boss»-qui l’aurait entraîné à tendre un guet-apens à l’un des autres prévenus et à le frapper. Le tribunal s’est longuement attardé sur le cas de sa «victime». En s’interrogeant, notamment, sur le décalage existant entre ses revenus officiels et son train de vie. L’intéressé, qui aurait pu bénéficier du RMI, ne l’avait pas demandé. Ce qui ne l’avait pas empêché de faire l’acquisition d’une Mercedes, puis d’une BMW et de deux motos. «Je suis quelqu’un de débrouillard, c’est tout», a avancé le prévenu, en admettant au passage «avoir vendu un peu de drogue, peut-être deux kilosde résine de cannabis». Au total, des centaines de grammes de cocaïne et des dizaines de kilos de cannabis auraient été écoulées sur le marché morlaisien en 2007 et début 2008.

«Leur paye pour un bout de shit»

Les approvisionnements étaient effectués dans la région parisienne. La plupart des prévenus ont reconnu être des consommateurs réguliers de cannabis et de cocaïne. Tous ont tenté de minimiser les quantités achetées et revendues. Certains ont mis en avant un marché local porteur pour les dealers de drogue. «À Morlaix, les gens sont prêts à donner leur paye pour avoir un bout de shit», a expliqué un prévenu. Le procès se poursuit aujourd’hui, avec les réquisitions du parquet et les plaidoiries des avocats.

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