Le constructeur automobile est assigné au tribunal pour “faute inexcusable” par la veuve d’un ingénieur qui s’est suicidé en 2006, en se jetant du 5e étage d’un bâtiment du Technocentre de Renault à Guyancourt.
Technocentre de Renault, à Guyancourt dans les Yvelines (AFP)
Renault est jugé, lundi 19 octobre, pour le suicide de l’un de ses salariés en 2006. Le contexte donne à ce procès un relief particulier : les 25 suicides d’employés de France Télécom en l’espace de 18 mois, venus s’ajouter aux suicides en série de salariés du constructeur automobile, ont fait réagir le gouvernement : le ministre du travail Xavier Darcos a ainsi présenté un plan d’urgence la semaine dernière pour la prévention des risques psychosociaux.
Renault a été assigné au tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, pour “faute inexcusable” par Sylvie T., la veuve d’Antonio, un ingénieur informatique du constructeur automobile qui s’est suicidé, le 20 octobre 2006, sur son lieu de travail, au Technocentre de Renault à Guyancourt (dans les Yvelines), en se jetant du 5e étage du bâtiment principal.
“Management par la terreur”
“C’est l’organisation de l’entreprise qui est coupable et criminelle”, affirme-t-elle. “Si la faute inexcusable est reconnue, cela créerait une jurisprudence”, souligne-t-elle. Estimant “insupportable que des impératifs financiers conduisent des manageurs à détruire des hommes”, elle ajoute : “Je ne dis pas que Renault est le seul responsable. Je dis que Renault a été le déclencheur (…) C’est une organisation qui pousse des gens dans un état d’angoisse et d’anxiété terrible, une peur permanente, un sentiment qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur.”
Cependant, Sylvie T. ne demandera qu’un euro de dommages et intérêts. Mais, si Renault est condamné, ce sera au constructeur de lui verser une rente mensuelle en lieu et place de l’assurance maladie.
(Nouvelobs.com)
ça rééquilibrerait un peu les choses si une jurisprudence en ce sens pouvait se créer.