(AFP) –

PEKIN — La Chine a appelé jeudi à ne pas “politiser” le procès la semaine prochaine à Shanghai des employés du géant minier anglo-australien Rio Tinto, inculpés notamment d’espionnage industriel, réaffirmant que leurs droits seraient “pleinement respectés”.

“Les droits et intérêts des gens qui sont impliqués dans ce dossier seront pleinement respectés”, a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Qin Gang.

“Cela ne devrait pas être politisé”, a-t-il ajouté, estimant que le procès “ne devrait pas avoir un impact négatif sur les relations sino-australiennes”.

Le Premier ministre australien Kevin Rudd a prévenu Pékin jeudi que le “monde” entier allait suivre le procès de Stern Hu, dirigeant australien à Shanghai de Rio Tinto, de lundi à mercredi, en compagnie de trois employés chinois.

Les audiences consacrées aux accusations de corruption seront ouvertes au public mais toute la partie ayant trait aux secrets commerciaux que Rio Tinto aurait obtenus par des moyens illégitimes se tiendra à huis clos, a indiqué le tribunal.

Les autorités australiennes avaient précédemment annoncé avoir demandé que les responsables consulaires australiens puissent assister aux débats à huis clos.

“Nous sommes très déçus que le procès ne soit pas ouvert et nous intervenons auprès du gouvernement chinois à ce sujet”, a déclaré jeudi le vice-Premier ministre australien, Julia Gillard.

L’arrestation en juillet des employés de Rio Tinto avait créé des tensions dans les relations entre Pékin et Canberra et suscité des inquiétudes au sein de la communauté d’affaires étrangères en Chine, d’autant qu’ils étaient initialement soupçonnés de vols de secrets d’Etat.

Les charges ont cependant été réduites en août, devenant “vol de secrets commerciaux”.

Pour certains, l’Australie se trouve face à un dilemme, car son économie repose fortement sur la demande chinoise en ressources naturelles, ce qui lui a permis d’être le seul pays occidental à ne pas connaître la crise durant la récession mondiale.

“Elle exerce une certaine pression, mais est réticente à s’aliéner la Chine en adoptant une ligne dure là-dessus”, juge David Martin Jones, expert des relations internationales dans la région Asie-Pacifique de l’Université de Queensland.

“Ils espèrent que Stern Hu n’aura pas une condamnation trop sévère. J’imagine que l’idée est de ne pas pousser trop fort, tout en disant que le monde regarde. Mais étant donné comment les Chinois ont répondu à d’autres pressions politiques, le fait que le monde regarde ne doit pas trop les inquiéter”, ajoute-t-il.

Cette affaire avait éclaté alors que les sidérurgistes chinois menaient d’âpres négociations sur le prix du minerai de fer avec des géants miniers étrangers, notamment Rio Tinto, mais aussi juste un mois après l’échec d’un accord stratégique important entre Rio Tinto et le géant public chinois de l’aluminium Chinalco.

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