AFP

Le procès de 16 manifestants arrêtés lors des émeutes antigouvernementales d’Achoura le 27 décembre s’est ouvert samedi à Téhéran, ont annoncé les médias iraniens. Cinq des manifestants, parmi lesquels deux femmes, sont accusés d’être “mohareb (ennemis de Dieu) et corrompus sur terre”, des crimes passibles de la peine de mort, précisent ces médias. Les autres sont accusés notamment de “rassemblements et conspiration contre la sécurité nationale, propagande contre le régime islamique, et incitation à l’émeute”. Parmi les opposants accusés d’être “mohareb” figurent deux personnes ayant des “liens” avec l’Organisation des moudjahidine du peuple (MKO/OMPI), principal mouvement d’opposition armée en exil, a précisé l’agence de presse officielle IRNA. Parmi les autres figurent notamment un membre de la communauté religieuse des bahaïs (interdite par l’Iran), un “activiste étudiant”, et un opposant “de tendance communiste” accusé également d’avoir donné “des interviews à des radios étrangères”, selon la même source.

Ce procès s’est ouvert 48 heures après l’exécution jeudi de deux opposants monarchistes jugés l’été dernier après les troubles ayant suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin. Les manifestations d’Achoura, qui ont fait huit morts et des centaines de blessés dans tout l’Iran, ont été les plus importantes et les plus violentes depuis les grandes manifestations qui avaient suivi la réélection du président Ahmadinejad. Près d’un millier de manifestants ou d’opposants ont été arrêtés pendant ou après les troubles d’Achoura, selon un chiffre officiel. Cinq autres opposants arrêtés lors des manifestations d’Achoura et accusés d’être “mohareb” pour leurs liens avec les Moudjahidine du peuple ont été jugés le 18 janvier, et le procureur a requis la peine de mort contre eux. Outre les deux monarchistes pendus jeudi, neuf opposants ont été condamnés à mort pour leur participation aux troubles consécutifs à la réélection du président Ahmadinejad, selon le dernier chiffre fourni jeudi par les autorités judiciaires.

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