Michèle Alliot-Marie et Jean-Marie Bockel (à droite), lors de leur visite de la maison d'arrêt de Fresnes, vendredi.
Michèle Alliot-Marie et Jean-Marie Bockel (à droite), lors de leur visite de la maison d’arrêt de Fresnes, vendredi.

Le nouveau garde des Sceaux et son secrétaire d’État veulent être présents sur un dossier évoqué par le chef de l’État dans son discours de Versailles.

Les prisons sont bien devenues une priorité politique. Michèle Alliot-Marie, nouvelle garde des Sceaux, s’est rendue vendredi à la maison d’arrêt de Fresnes, le plus grand centre pénitentiaire d’Europe. Pour se joindre à cette visite, Jean-Marie Bockel, secrétaire d’État auprès de la ministre, a dû revenir in extremis de sa bonne ­ville de Mulhouse… C’est que depuis que Nicolas Sarkozy a cité la situation des prisons dans son discours de Versailles, le dossier est devenu prioritaire. Si bien que ni la ministre d’État, Michèle Alliot-Marie, ni son secrétaire d’État n’entendent s’en dessaisir au profit de l’autre. «Elle compte bien s’investir dans ce chantier très cher au président, comme d’ailleurs il le lui a demandé», souligne-t-on dans l’entourage de MAM.

Jean-Marie Bockel s’était pourtant présenté, dès sa nomination, comme le «M. Prison» du ministère… En réalité le secrétaire d’État ne bénéficie pas pour l’instant d’un statut très clair. Son titre officiel «secrétaire d’État auprès du ministre de la Justice » ne dit pas grand-chose des fonctions qu’il pourrait, concrètement remplir. Un décret devrait tout prochainement dessiner les contours de ce nouveau secrétariat d’État. Mais il donne lieu à d’âpres négociations… «C’est déjà la guerre», commente un conseiller.

Devant le Congrès, Nicolas Sarkozy a annoncé lundi le lancement d’un nouveau programme de construction de prisons, qui permettrait à la fois de moderniser un parc parfois délabré, et de remédier, à terme, à la surpopulation carcérale, tout en poursuivant une politique pénale ferme contre la délinquance. Preuve supplémentaire de l’intérêt que l’Élysée porte désormais au dossier pénitentiaire, pour la toute première fois, plusieurs directeurs d’établissements pénitentiaires ont été conviés à la traditionnelle garden-party du mois de juillet prochain.

Pas de «pré carré»

Jean-Marie Bockel, qui comptait prendre en charge ce nouveau chantier, devrait bien garder une spécificité «prison», mais «sans en faire un pré carré», prend-t-il soin de préciser. Michèle Alliot-Marie a en effet bataillé pour que son secrétaire d’État soit plus polyvalent. «Je serai transversal mais pas transparent », traduit-il. Il devrait donc pouvoir seconder la ministre sur l’ensemble des sujets, notamment à l’Assemblée. «Si l’on ne compte que les textes déjà rédigés, il y a en a déjà 22… explique un membre du ministère. Il y a bien de quoi occuper deux personnes.» Le temps que passent les ministres devant le parlement pour chaque texte s’est par ailleurs beaucoup accru depuis la réforme de l’Assemblée. C’est donc sur les bancs du Parlement que Jean-Marie Bockel devrait passer une bonne partie de son temps. Il commencera dès lundi, avec l’examen du texte sur les bandes, sur lequel MAM interviendra, elle, pendant la journée… Cette nouvelle configuration est symbolisée, dans la forme, par l’implantation de son bureau, dans la chancellerie même et non dans un bâtiment indépendant de la chancellerie, comme l’étaient les deux autres secrétaires d’État avant lui – Pierre Bédier (immobilier pénitentiaire) ou Nicole Guedj (victimes). Toutefois, ses équipes devraient, elles, êtres installées à l’extérieur…

Laurence de Charette

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