L’avocat général de la cour d’appel du Rhône a requis jeudi 25 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Jean-Paul Gournier, ce chirurgien de Saint-Etienne (Loire) accusé du meurtre de ses parents, soit la même peine que celle à laquelle il avait été condamné en première instance par la cour d’assises de la Loire.
“Je n’ai pour ma part pas le moindre doute sur la culpabilité de Jean-Paul Gournier et je vous assure que ne serais pas là, sur le banc de l’avocat général, si je n’avais pas cette certitude”, a martelé Jacqueline Dufournet aux jurés devant le chirurgien qui clame son innocence depuis le début de l’affaire.
Après avoir démonté les thèses soutenues par la défense (le meurtre du père par la mère suivi d’un suicide ou le double suicide des parents), l’avocat général a passé en revue les difficultés financières de Jean-Paul Gournier au moment des faits. Selon elle, le chirurgien aurait tué pour toucher son héritage.
“Donner la mort à ceux qui vous ont tout donné, ceux qui vous ont donné la vie, ceux qui vous ont donné des conditions exceptionnelles pour faire de brillantes études (…) Les mots me manquent pour décrire ce crime. Pendant dix minutes, ils se sont vus mourir et ils savaient que c’était leur fils qui avait fait ça”, a conclu Mme Dufournet.
Avant ce réquisitoire, l’accusé s’était adressé aux jurés, des sanglots dans la voix: “J’aimais mes parents. Pourquoi voulez-vous que je les ai tués? Si j’avais eu besoin d’argent, je n’aurais eu qu’à demander à papa ou maman. Pourquoi me reprochez-vous une telle monstruosité?”. Le médecin s’était ensuite improvisé professeur en expliquant le mode d’action du curare, ce poison qui a tué ses parents, pour défendre son innocence. L’audience reprendra en début d’après-midi avec les plaidoiries de la défense, avant le verdict attendu dans l’après-midi. AP
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