Un homme de 63 ans est accusé d’avoir abusé de cinq neveux lors de parties de pêche organisées dans l’Eure. Il comparaît ce matin à Evreux.

La cour d’assises de l’Eure ouvre ce matin un pénible dossier : celui de Gérard M., retraité d’une collectivité locale et âgé de 63 ans, qui est accusé d’avoir violé et agressé cinq neveux entre 1992 et 2007. Une partie des faits, vu leur ancienneté, est d’ailleurs prescrite.
Les faits ont été révélés en février 2007, quand la plus jeune des victimes, un petit garçon âgé de 6 ans, a expliqué à sa mère qu’il avait été agressé par son oncle. Aussitôt les parents ont déposé plainte et c’est alors seulement que l’ampleur de l’affaire a été découverte. En garde à vue, l’oncle a expliqué qu’il avait non seulement abusé de ce neveu, mais de quatre autres. Deux d’entre eux ont été violés, les trois autres ont subi des agressions sexuelles.

Les parties de pêche se terminaient mal
« Il inspirait confiance, détaille l’avocat de l’accusé, Me Vincent Mesnildrey. Les parents lui confiaient les enfants. » Si les parties de pêche se déroulaient normalement, c’est une fois rentré dans son domicile de Gisay La Coudre que Gérard M. abusait des enfants, sans violence mais en leur faisant subir une certaine emprise psychologique.
« Cette histoire, c’est aussi celle du silence, regrette l’avocate des victimes, Me Corinne Bril. Certains parents, au vu de la procédure, ont su ce qui s’était passé. Ils n’ont rien dit, et ont laissé d’autres enfants devenir victimes. » Des enfants traumatisés au point que l’un d’entre eux « a fait une amnésie complète sur ce qui s’est passé ». « Une des victimes, confie l’avocate, a vécu ce calvaire pendant sept ans. »

« Il ne sait pas pourquoi il a commis ces actes, détaille Me Vincent Mesnildrey. Il voit un psychiatre depuis plusieurs années et il sait que ces actes ne sont pas admissibles. En garde à vue, il a lui-même confié aux gendarmes qu’il avait été violé pendant son enfance par des adultes chez qui il avait été placé. » Cet aveu n’a pas été confirmé par l’enquête, les faits étant trop anciens, mais les expertises psychiatriques et psychologiques, « qui ne révèlent pas de perversion ou d’aliénation », semblent indiquer que cet aveu serait crédible. « Il s’est laissé submerger par ce passé », estime Me Vincent Mesnidrey, pour qui son client est « curable, réadaptable et ne présente pas de risque de récidive ».
Pour ces viols aggravés, Gérard M. encourt une peine de 20 années de réclusion. La cour d’assises de l’Eure doit rendre son verdict vendredi soir.

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Article paru le : 12 novembre 2009

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