Une révélation dans la presse a agité Hanoi ces derniers jours, un procès aurait été bâclé l’an passé parce qu’il impliquait des officiels locaux. La justice a rouvert l’enquête.
Avec notre correspondante à Hanoi, Lucie Moulin
L’affaire commence en novembre dernier par un fait divers sordide. Dans le nord du pays, un proviseur aurait abusé d’une dizaine d’élèves. Il est condamné à dix ans et demi de prison et deux lycéennes écopent de cinq et six ans pour complicité.
Mais lors du procès en appel, ces derniers jours, les avocats des deux jeunes filles font valoir leur version dans les médias : depuis le début de l’enquête, leurs clientes auraient communiqué à la police une liste d’officiels et de responsables économiques locaux qui « eux aussi » auraient profité des adolescentes. Liste aussi vite oubliée par le tribunal local.
Avec cette révélation, la justice n’a d’autre choix que de faire volte-face et de relancer l’enquête en assurant qu’elle ne sera soumise à aucune pression, et que cette fois la fameuse liste sera prise en compte.
L’intervention des médias aura forcé les juges vietnamiens à oublier leurs vieux réflexes. Car au Vietnam, selon un sondage de la Banque mondiale, près d’un tiers des magistrats consulteraient les autorités locales avant de prendre une décision.
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