LE MONDE
es places sont chères, mais Jean-Pierre Elkabbach a réservé la sienne. L’interviewer vedette d’Europe 1 ne suit pas au jour le jour le procès Clearstream, mais l’audience de Dominique de Villepin, mercredi 30 septembre, est un événement qu’il ne manquera pas.Depuis dix jours, c’est incontestablement sur l’ancien premier ministre que se focalise l’intérêt général. C’est principalement pour le voir et l’entendre que, parmi une soixantaine de médias, neuf journaux étrangers, dont le Times britannique, le Zeit allemand et Le Soir de Belgique se sont accrédités. Les journalistes vont et viennent en fonction de ses interventions. C’est aussi souvent pour lui qu’un petit public attend, parfois trois ou quatre heures, que l’une des dix places qui lui sont réservées se libère. C’est son nom et celui de Nicolas Sarkozy – dont les non-initiés cherchent discrètement l’avocat, Thierry Herzog, sur le banc des parties civiles – qui alimentent bien des conversations. Et c’est enfin parce qu’il figure dans ce procès hors du commun que le cinéaste Daniel Lecomte filme chaque jour, dans les couloirs, prévenus, avocats et parties civiles qui composent ce scénario plus spectaculaire qu’une fiction.

Relative discrétion

Jusqu’à “son” audience, Dominique de Villepin est pourtant resté relativement discret. Hormis son entrée tonitruante, entouré de sa femme et de ses enfants, lors de l’ouverture du procès, le 21 septembre, il est le seul des cinq prévenus à arriver chaque jour par une porte dérobée, entouré de ses avocats et des gendarmes. Assis à côté d’Imad Lahoud, auquel il n’adresse pas la parole, il prend des notes, bavarde avec les dessinateurs de presse et affecte une amabilité détendue avec les journalistes. Son fils, Arthur, suit les audiences, assis sur les bancs du public sans que personne ne le reconnaisse. Et il faut aller sur son blog, Villepincom.net, alimenté chaque jour par ses supporteurs, pour entendre l’ancien premier ministre commenter les questions de ses soutiens dans d’étonnantes vidéos. “Vincent me demande s’il faut croire en la justice de notre pays… ou “Cris me demande : qu’avez-vous pensé des déclarations de Nicolas Sarkozy vous jugeant coupable ?“…

A quelques pas de lui, Jean-Louis Gergorin dispose pour sa part d’une conseillère en communication. Patricia Chapelotte, ancienne conseillère de Dominique Perben au ministère de la justice lorsque démarra l’affaire Clearstream, elle assiste chaque jour aux audiences. C’est avec elle que l’ancien numéro trois d’EADS rode ses interventions, avec elle qu’il a élaboré cette formule servie à plusieurs reprises : “Je ne suis pas un corbeau, je suis un pigeon”, destinée à en faire la victime crédule d’Imad Lahoud. “Je sais bien que certains journalistes sont pro-Villepin, d’autres pro-Sarkozy, affirme-t-elle, mais je suis là pour leur redonner des éléments de contexte et aider Jean-Louis Gergorin à gérer ses relations avec les médias.

Les causes difficiles ne l’effraient pas : elle gère aussi la communication de l’ancien trader qui fit perdre 4,82 milliards d’euros à la Société générale. Un certain Jérôme Kerviel.

Raphaëlle Bacqué
Article paru dans l’édition du 01.10.09
30.09.09 | 15h19  •  Mis à jour le 30.09.09 | 15h19
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