Un médecin psychiatre de Bergerac, accusé de viol par des patientes sur lesquelles il aurait exercé «des contraintes psychiques», comparaît lundi et pour une semaine devant la cour d’assises de la Dordogne à Périgueux, après douze ans de procédure.
Jugé pour viol et viol sur personne vulnérable pour des faits commis entre 1989 et 1995 sur quatre patientes, le médecin, âgé de 52 ans, est accusé d’avoir placé, «par des pratiques inhabituelles», ses patientes en «état de dépendance susceptible d’altérer leur volonté» afin de leur imposer des relations sexuelles.
Le Dr Daniel Cosculluela dans son cabinet, le 25 juin 2009 (Sipa)
La première victime à se manifester, qui a déposé plainte avec constitution de partie civile en décembre 1997, a assuré lors de l’instruction que le premier rapport sexuel avec son thérapeute avait eu lieu à l’issue d’une séance d’hypnose.
Trois autres patientes se sont constituées parties civiles pour des faits de même nature, ainsi que le planning familial et un «collectif féministe contre le viol».
Au cours de l’instruction, il est apparu que le psychiatre, adepte de l’hypnose ericksonienne, qui consiste à placer un sujet dans un état d’hypnose légère, «racontait des contes qui mettaient (certaines patientes, ndlr) dans un état de disponibilité particulière à son égard».
L’accusé a pour sa part toujours nié devant les enquêteurs avoir entretenu des relations intimes avec des patientes, reprochant à sa principale accusatrice d’agir «par vengeance et frustration» et d’avoir ensuite suscité les témoignages des autres victimes.
En septembre 1997, le conseil régional de l’Ordre des médecins l’avait pourtant radié à vie, estimant que le praticien avait eu «un comportement violant les principes de moralité, de probité et la déontologie de sa profession» en entretenant des relations sexuelles avec des patientes.
Cette peine avait toutefois été ramenée en appel par le Conseil national de l’Ordre des médecins à trois ans d’interdiction d’exercer, de 1999 à 2002. L’accusé, qui a depuis repris ses activités de psychiatre, comparaîtra libre à l’audience.
En l’absence d’éléments matériels, les experts ont qualifié de «crédible» la parole des quatre parties civiles, qui ont par ailleurs livré des témoignages très précis concernant l’anatomie de leur thérapeute.
Celui-ci, décrit comme brillant et touche-à-tout (il a notamment racheté en 1992 le journal Hara-Kiri, avant de le revendre quelques années plus tard), a également exercé dans le cadre de la Protection judiciaire de l’enfance, pour l’Education nationale et été cité comme expert devant des tribunaux.
Les débats, initialement prévus pour durer jusqu’à vendredi, pourraient se prolonger jusqu’au week-end, huit experts et une soixantaine de témoins étant appelés à la barre.
Le psychiatre abusait de ses patientes
Le titre de l’article m’étonne….y’avait une espèce de truc qui s’appelait la présomption d’innocence?
je ne pourrais pas mieux répondre que le Maître
Tout dépend. Est-ce que le terme “abuser” signifie forcément commettre une infraction pénale ?
@ Intime conviction : bon d’accord, j’ai posté mon commentaire après avoir lu le billet d’Eolas… 😉
@ FX : dans la phrase suivante, on parle de viol. Le doute ne me semble pas permis quant aux intentions du journaliste : ce psychiatre est coupable, c’est une affaire entendue.
Mussipont : Le journaliste écrit bien “accusé” de viol et c’est le cas !