AIX-EN-PROVENCE (AP) — Le procès du tueur présumé d’un couple de droguistes marseillais, torturés en 2003 dans leur petit commerce pour un butin ridicule de quelques centaines d’euros, s’est ouvert mercredi devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Chaker Seghaier, un Tunisien de 49 ans, est accusé d’avoir battu à mort Raymond Provent, 82 ans, et sa femme, Paule, 80 ans, le 9 mai 2003, dans leur modeste magasin du boulevard de Paris, dans le quartier de La Joliette.

Deux hommes se seraient, selon l’accusation, introduits dans leur commerce pour leur faire avouer où ils avaient caché un hypothétique coffre-fort. Les malfaiteurs n’emporteront finalement que quelques bijoux, quelques bons au porteur et le fond de caisse du jour.

Le mari, Raymond, avait été retrouvé le 10 mai dans la droguerie gisant sur le sol, les pieds attachés par du ruban adhésif, le crâne fracassé à coups de marteau et les yeux crevés, une serpillière sur la bouche pour l’empêcher de crier.

Sa femme, Paule, portait encore une bombe lacrymogène à la main. Elle avait vainement tenté de voler au secours de son mari. La sauvagerie de la scène de crime a marqué pendant des années les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire de Marseille, chargée des investigations.

Ce couple de pieds-noirs s’était installé à Marseille à son retour d’Algérie au début des années 1960. Il était très apprécié dans le quartier pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Le profil ADN des deux suspects a été diffusé dans quarante-six pays. Seul un des bourreaux présumés du couple d’octogénaires, finalement identifié au hasard d’une confidence de bar, sera finalement jugé pendant ces trois jours.

Interpellé en mars 2006, Chaker Seghaier a toujours nié les faits, tout en admettant qu’il connaissait les deux commerçants. Il a admis s’être rendu au magasin du couple le jour des faits.

Un autre suspect devait être interrogé dans cette affaire, car son ADN a finalement été retrouvé sur un gant, sur le lieu du crime, mais la police n’a pas été autorisée à aller le questionner en Tunisie, et le procès aura donc lieu sans ce deuxième auteur présumé, expulsé de France quelques jours après le double meurtre.

L’affaire avait fait grand bruit à l’époque des faits et le sénateur-maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin s’était immédiatement rendu sur les lieux. “Tuer des gens sous prétexte de leur voler quelques sous, c’est intolérable et inacceptable”, s’était-il indigné publiquement.

L’accusé Chaker Seghaier encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi soir. A

xnis/ljg

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