Les assises de Tours examinent à partir de mardi l’appel de Jean-Loup Hahn, un étudiant condamné à la perpétuité pour avoir abattu une étudiante à l’IUT d’Orléans en 2005.

Amélie GAUTIER –
Il est 15h50 ce 22 juin 2005. Douze élèves assistent à un cours à l’IUT d’Orléans. Soudain, un jeune homme fait irruption dans la salle. Malgré les 35° C, il porte un long manteau. A son bras, une carabine 22 long rifle. Il tire à trois reprises. Julia, une étudiante de 20 ans, meurt sur le coup. En deuxième année de gestion des entreprises et administrations, elle soutenait son mémoire de stage. Quarante minutes plus tard, son “camarade de classe”, Jean-Loup Hahn, 22 ans, est arrêté. Il attend son tram, il n’oppose aucune résistance. En juin 2007, cet étudiant est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il fait appel. A partir de mardi et jusqu’à vendredi, la cour d’assises d’Indre-et-Loire se penche de nouveau sur son cas.

Jean-Loup Hahn était un “amoureux”, qui “poursuivait sa victime de ses assiduités”, selon les mots employés à l’époque par la procureure de la République d’Orléans. Julia, cela faisait deux ans qu’il l’adulait. Deux ans qu’il la harcelait. Elle, la fille “jolie, sympa, intelligente”. Et gentille. Parce qu’elle ne veut pas lui poser davantage de problèmes, elle ne portera plainte contre son admirateur obsédé. Elle avait un copain et avait toujours repoussé les avances de Jean-Loup Hahn. Lui, était même allé jusqu’à louer un deux-pièces à quelques encablures de la maison familiale de la jeune femme.

Celui qui voulait se faire aimer

En première instance, le jeune homme, un fils de bonne famille imposant par sa taille, reconnait n’avoir “jamais eu de petite amie”. Pour se faire aimer, il les harcèle. Ses délires amoureux commencent dès le collège : Clémence, Claire, Cécile… Il veut les impressionner, elles lui font perdre ses moyens. Les malheureuses élues ont toutes à se plaindre de menaces, de coups et d’insulte. En 2003, il est condamné à de la prison ferme pour des menaces de mort envers une journaliste de télévision.

“C’est ça que vous appelez être amoureux”, lui avait demandé le tribunal. “Je voulais faire partie de leur vie quel que soit le prix à payer”. Et de déclarer, froid et arrogant : “Je ne pense pas être un malade mental. J’ai fait un choix, je suis entièrement responsable”.

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