Ils remontent peinards les allées Paul-Riquet, à Béziers samedi, vers 7 heures du matin. Quand le petit groupe de copains se fait aborder par trois garçons. « Vous avez des clopes ou du shit ? » , demande le trio. Devant les dénégations des jeunes gens, les trois autres s’énervent. L’un d’entre eux fouille au corps la victime, palpe ses poches et détecte la présence du téléphone portable, qu’il emporte non sans avoir asséné un coup de bouteille de bière derrière la tête du jeune homme. Les jeunes gens parviennent à s’enfuir et vont porter plainte auprès de la police.
La surveillance video va alors s’avérer un précieux auxiliaire. Sur l’un des films, on identifie l’auteur principal du vol et des coups. Celui-ci, âgé de 24 ans, est interpellé, reconnu par sa victime.
S’il reconnaît avoir

porté un coup « en fait c’est une bagarre qui a tourné au vol », il nie farouchement que ce soit lui qui ait dérobé le téléphone. D’ailleurs, selon lui, « la bagarre était déjà commencée, je l’ai vue, j’y suis allé ». La présidente du tribunal Claire Ougier lit le rapport détaillé de la vidéo : « On vous voit en train de prendre le portable, de donner le coup avec la cannette et les jeunes gens à aucun moment ne répliquent».
Quid des deux autres protagonistes de l’agression ? Le prévenu refuse de donner le nom de ses compagnons : « Je suis grand, j’assume et puis je n’ai pas le choix ». Et la présidente de répliquer : « Vous êtes bien le seul à assumer ; vous avez aussi tenté de négocier votre remise en liberté contre la restitution du portable ! ».
La victime, originaire de Séverac, s’est constituée partie civile et a demandé la réserve de ses droits.
Le vice procureur Charles Puig requiert la peine plancher de deux ans pour ce vol avec violence et en réunion, en récidive. Le prévenu a été condamné à dix reprises pour recel, vol en réunion, outrages, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique, menaces de mort, dégradations, stupéfiants, violence sur conjoint, vol aggravé en mai 2008, motif de la récidive. « J’aurais pu oublier la peine plancher mais il n’y a dans ce dossier aucun gage de réinsertion, il est oisif, agressif », justifie le Parquet.
« Vous ne pouvez faire de mon client le bouc émissaire de tous les vols sur Béziers, plaide Me Causse. Il cherche du travail, il est l’aîné d’une fratrie élevée par la maman, technicienne de surface, il n’assume que les violences et le doute doit lui profiter. » Le prévenu a été déclaré coupable et condamné à un an d’emprisonnement dont neuf mois avec sursis et mise à l’épreuve avec maintien en détention, obligation de travailler ou de suivre une formation.

Compte-rendu d’audience Annick KOSCIELNIAK
0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.