Deux hommes, condamnés à 20 ans de prison pour un meurtre à Lunel en 1997, crient leur innocence M e Abratkiewicz, l’avocat d’Abderrahim El Jabri et d’Abdelkader Azzimani, est déçu. La commission de révision vient de rejeter la requête qu’il a formulée en décembre 2007, sur la base d’éléments nouveaux, et notamment d’un témoignage.

« Malheureusement, cette décision n’est pas vraiment étonnante, commente l’avocat montpelliérain. Elle montre bien le caractère exceptionnel de cette procédure trop restrictive. Toujours est-il que, si elle note que le témoignage est trop imprécis pour installer un doute suffisant à la révision du procès, la décision rendue insiste tout de même sur le fait que l’enquête n’a pas dévoilé toute la vérité sur l’affaire. Que
la procédure de révision pointe du doigt les carences de l’enquête et demande au Parquet général de reprendre les investigations est un fait encourageant pour nous. Reste à savoir ce que va faire le Parquet… » M e Abratkiewicz ne semble toutefois pas faire montre d’un grand optimisme.

« Le drame absolu de l’affaire, c’est que l’on vient d’apprendre que l’ADN concernant ce crime a été perdu ! J’estime que, dans le cadre d’un dossier judiciaire de ce type, la perte des scellés de l’ADN est le fruit d’une énorme négligence. » L’avenir ? « Mes clients m’ont demandé de saisir la Cour européenne des Droits de l’Homme. D’ici un mois, après l’étude à tête reposée de la décision de la commission de révision, nous prendrons notre décision ».

Le 12 décembre 1997, à Lunel, sur fond de trafic de drogue, Abdelazziz Jhilal avait été tué de 108 coups de couteau. Comme la victime, El Jabri et Azzimani faisaient partie du milieu des trafiquants lunellois de haschich. Depuis le début, ils nient être les auteurs du crime.
Christian VALOIS

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