APA- Rabat ( Maroc) La justice marocaine a condamné lundi à trois ans et demi de prison ferme une femme pour maltraitance et « torture » d’une petite bonne, au nord est du pays, une affaire qui a soulevé un tollé au Maroc et fortement mobilisé les ONG des droits de l’homme et la presse.
La mise en cause, épouse de surcroît d’un magistrat à la ville d’Oujda, avait été jugée coupable d’avoir maltraitée et « sauvagement » battue sa domestique de 11 ans qui avait réussi à prendre la fuite le 20 août dernier pour alerter la police.
La prévenue, qui vient pourtant d’accoucher, aurait brûlé et torturé à maintes reprises sa domestique, hospitalisée depuis.
Le tribunal de première instance a condamné la mise en cause à verser 100.000 dirhams (13.000 dollars) d’amende au profit de la petite fille, soit 200 fois son salaire mensuel que son père empochait.
La fille violentée a accusé également le mari de la mise en cause de complicité, ce que sa femme a nié en bloc.
La défense de la victime avait requis de traduire l’accusée et son mari devant la cour d’appel pour s’assurer d’une peine « plus répressive » allant jusqu’à 10 ans de réclusion.
Cette affaire, la plus médiatisée du genre au Maroc ces dernières années, a défrayé la chronique et a alimenté les débats occasionnant un véritable plaidoyer public contre le recrutement de petites bonnes, un véritable phénomène de société allant aux antipodes du code de travail qui interdit le travail d’enfants âgés de moins de 15 ans.
Un projet de loi serait en gestation pour couper court à de telles pratiques qualifiées « d’esclavagistes ».
Selon des sources concordantes, le marché de l’emploi au pays compte près de 600.000 enfants âgés de 7 à 14 ans , dont 50 pc de filles et 88 pc issus du monde rural.
YB/of/APA
2009-10-12 16:47:23
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