La cour d’appel du Texas a refusé mercredi d’accorder un nouveau procès à Charles Dean Hood, 40 ans, condamné à mort en 1990 par un tribunal alors que la juge et le procureur entretenaient une relation amoureuse.
En septembre 2008, la cour d’appel avait suspendu in extremis son exécution, quelques heures avant l’heure prévue.
Quelques jours plus tard, ses avocats avaient déposé une requête réclamant un nouveau procès, au motif que Verla Sue Holland et Thomas O’Connell, respectivement juge et procureur en 1990 lors du procès, avaient admis sous serment qu’ils entretenaient à l’époque une relation amoureuse.
Mais par six voix contre trois mercredi, les magistrats texans ont estimé que les avocats de M. Hood auraient dû soulever la question dès le dépôt des premiers appels puisqu’ils étaient au courant des rumeurs concernant Mme Holland et M. O’Connell.
Cette décision émanant de “huit juges qui ont déjà siégé au côté de Mme Holland ne fera qu’ajouter à l’idée que la justice est faussée au Texas”, a estimé Andrea Keilen, qui défend le condamné dans un communiqué, regrettant qu’ils ne se soient pas révoqués.
Cela “récompense” selon elle la juge et le procureur pour avoir “maintenu un mur de silence sur leur histoire depuis près de vingt ans”. Elle a dénoncé une “violation scandaleuse et évidente de la Constitution”, la jugeant “inacceptable dans un cas impliquant la peine de mort”.
“Pour l’Etat du Texas, ignorer des preuves indiscutables d’une relation inappropriée qui bafoue le droit constitutionnel de M. Hood à bénéficier d’un procès équitable est inexplicable et un manquement à la justice”, a estimé le Constitution project dans un communiqué.
Cette organisation avait coordonné l’envoi en septembre 2008 d’une lettre de soutien au gouverneur du Texas Rick Perry, plaidant pour la clémence en faveur du condamné à mort et signée par trente juges et procureurs, dont un ancien ministre de la Justice de Bill Clinton et un procureur spécial chargé de l’affaire du Watergate.
Charles Dean Hood a été condamné à mort pour l’assassinat en 1989 de son patron et de la petite amie de ce dernier. Ses empreintes digitales ont été retrouvées partout sur les lieux du crime, et il a été arrêté au volant de la voiture des victimes, en possession de bijoux, des cartes de crédit, de vêtements qui leur appartenaient.
Il a déjà échappé à cinq dates d’exécution.
Il y a clairement eu procès inéquitable, peu importe les preuves accablantes. Mais pourquoi alors refuser un nouveau procès ?
Un vrai rêve de Sarkoziste