BOSTON (AP) — En téléchargeant illégalement de la musique sur des sites de partage tels que Kazaa, un jeune étudiant diplômé de l’université de Boston n’a fait “que ce que tous les jeunes de son âge font”, a plaidé mardi son avocat dans le procès qu’il l’oppose à plusieurs majors du disque.

Ce procès fait date puisque c’est le deuxième qui met directement en cause un internaute, Joel Tenenbaum, 25 ans, originaire de Providence (Rhode Island). Il est assigné par les maisons de disques pour avoir téléchargé illégalement et partagé des morceaux dont ceux de Green Day ou d’Aerosmith. Le procès s’intéresse plus particulièrement à 30 chansons dont le copyright a ainsi été violé, même si les plaignants estiment que de nombreuses autres oeuvres sont concernées.

Le mois dernier, un jury fédéral avait condamné une femme du Minnesota à payer 1,92 million de dollars d’amende (1,36 million d’euros) dans une affaire similaire. L’industrie du disque veut ainsi faire valoir ses droits pour quelque 5.000 cas similaires, bien qu’elle ait annoncé avoir cessé de telles assignations depuis août dernier et préférer travailler en amont avec les fournisseurs d’accès à Internet pour combattre les plus gros contrevenants. Les plaintes déposées avant cette date suivront cependant le parcours judiciaire classique.

Me Charles Nelson a argué que son client, Joel Tenenbaum, avait commencé à télécharger de la musique alors qu’il était adolescent grâce au partage de fichiers ainsi que la technologie informatique de l’époque le permet.

“Tous les gamins aimant la musique et les nouvelles technologies en ont fait autant”, a expliqué Me Nelson tentant de dédouaner son client. Une argumentation qu’a tenté de faire voler en éclats Me Tim Reynolds, l’un des conseils des majors, argumentant que le prévenu avait ainsi spolié de manière significative les revenus de l’industrie du disque mais aussi les choristes, les ingénieurs du son et tous ceux qui contribuent à la création musicale. Epinglé dès 2004, Tenenbaum aurait continué à télécharger illégalement, allant jusqu’à accuser sa soeur, ses amis et un enfant placé en nourrice chez ses parents de ses méfaits…

Selon la loi, les majors du disque peuvent exiger de 750 à 30.000 dollars (534 à 21.367 euros) par infraction constatée, amende qu’un jury peut faire monter à 150.000 dollars (106.831 euros) par morceau s’il estime que l’acte de piraterie est volontaire. AP

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