Hier, à la barre du tribunal correctionnel, une affaire de violences conjugales a été étudiée. Jugement : trois mois ferme. Hier, à la barre du tribunal correctionnel, une affaire de violences conjugales a été étudiée. Jugement : trois mois ferme.

|  EN COMPARUTION IMMÉDIATE |

C’est l’histoire d’un couple qui ne s’en sort pas. D’un côté, une jeune femme un peu perdue, lassée des mensonges et tromperies de son cher et tendre. De l’autre, un jeune homme, C. S., un peu baratineur mais sincère, qui a une fâcheuse tendance à s’emporter. Au milieu, un bébé de cinq mois. Le 5  juillet, C. S. a giflé son ex-compagne.

Le hic, c’est que C. S., 30 ans, a déjà été condamné à deux reprises pour des violences conjugales. Une première fois sur son ex-compagne lilloise, où il vit toujours, plus ou moins, et une deuxième fois sur sa compagne arrageoise. Il risquait donc la peine plancher, encourue par les multirécidivistes.

L’affaire est un peu complexe, dans la mesure où les débats d’hier au tribunal ont laissé planer le doute sur l’implication de chacun dans les coups échangés. Mais au final, c’est bien mademoiselle qui a déposé plainte, et c’est monsieur qui était à la barre.

Le 5 juillet, route de Cambrai à Arras, C. S. comptait bien passer une bonne journée avec celle qui fut sa compagne. Cette dernière a décidé, malgré leurs prises de bec, de lui redonner une chance. «  C’est le père de ma fille et j’ai toujours énormément de sentiments pour lui », a-t-elle rappelé, hier, voix fluette à peine audible. Mais en ce 5 juillet, la grâce matinée tourne vite à l’empoignade. Énervé, C. S. finit par envoyer une gifle (au moins) à celle qu’il dit pourtant aimer. Dans l’opération, il malmènera également un meuble télé, sans raison.

Hier, au tribunal, on a appris que finalement, la victime avait peut-être un peu pété les plombs. «  Je l’ai prise par les mains pour l’empêcher de se frapper, a dit le prévenu. Elle s’est munie d’un couteau pour se blesser, je l’ai désarmée. Je lui ai donné une claque parce qu’elle avait donné un coup de coude involontaire à ma fille ».

Pas tout de suite

«  C’est vrai, je suis tombée toute seule plusieurs fois, a reconnu la victime. Je me suis frappée, c’est vrai, mais pour qu’il arrête sa violence psychologique. Ce qu’il raconte aujourd’hui n’est pas complètement faux. Mais il a tout de même été violent. Je voulais qu’on se remette ensemble, mais je ne voulais pas que ça se fasse tout de suite ». Sauf que, comme le précisera Antoine Vaast, l’avocat de C.

S., la victime a choisi de louer un appartement à quelques mètres du lieu de travail de C. S.

Dans cette affaire, il y a tout de même un certificat médical pour la victime, et surtout le casier judiciaire de C. S. «  Et vous vous rendez compte de l’image que ça donne à votre fille de cinq mois ? » a demandé la présidente du tribunal, Mme Delattre. «  Oui, et je regrette amèrement ce dimanche… » a répondu C. S., préférant rejeter la responsabilité sur la fragilité de son ex-compagne.

«  Je ne vois aucune évolution chez lui, a déploré M. Chodkiewiecz, substitut du procureur. Avec lui, plusieurs claques deviennent une petite baffe. Il n’y a aucune prise de conscience de sa part. En double récidive, même une gifle, ce n’est pas acceptable ».

Antoine Vaast aura beau plaider que le certificat médical ne reflétait pas les violences subies par la victime et évoquer les élans protectionnistes de son client, «  en légitime défense », C. S. a été condamné à un an de prison, dont neuf mois avec sursis. Avec mandat de dépôt.

SAMUEL COGEZ

La Voix du Nord

1 réponse
  1. Marie M.
    Marie M. dit :

    Plaider la légitime défense ça tourne à l’indécence.

    Je souhaite plein de courage à cette pauvre fille pour qu’elle arrive enfin à s’enlever ce mec de la tête fusse-ce le père de son enfant.

    Répondre

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