Le Post

Un an de prison avec sursis et 130.000 euros d’amende : c’est la condamnation de Sébastien Budin, 26 ans. Sa faute ? “On me reproche d’avoir télécharger pour ma consommation personnelle et surtout d’avoir fait un site pour trouver des films sur eMule”, explique le jeune homme au Post.fr.

Créé en 2006, station-divx.com, qui recevait 20.000 à 30.000 visiteurs par jour, proposait des fiches sur des films et indiquait les mots clés à taper sur le site de peer-to-peer pour accéder aux fichiers. “Je ne mettais pas directement les films à disposition des internautes”, précise Sébastien Budin.

Le tribunal correctionnel de Lyon a jugé Sébastien Budin coupable de complicité de contrefaçon, le 5 mars dernier. Face à ce jeune facteur, des poids lourds de l’industrie cinématographique : 20th Century Fox, Buena Vista, Paramount etc…

Contacté par LePost.fr, Sébastien Budin estime que cette sanction, tombée en plein débat sur la loi Hadopi, a un but : “passer un message fort aux internautes”.

Vous vous rendiez compte à l’époque que vous preniez un risque ?

“Non, je n’ai d’ailleurs pas caché mon identité. C’est pour ça que la police m’a retrouvé facilement. Pour moi, je ne risquais rien car il y a des sites où l’on trouve directement des films et ils n’ont pas de problème.”

Vous allez faire appel. Vous n’avez pas l’impression que votre procès, c’est David contre Goliath ?

“Si, mais j’ai contacté des médias et ça a pris petit à petit. J’ai aussi créé le site de soutien pour raconter mon histoire. Ce n’est pas parce que ce sont des géants qu’il faut que je me taise.”

Vous pensez que vous avez une chance de gagner ?

“Alors là, si je savais… Même en arrivant au verdict en première instance, je ne pensais pas me faire allumer comme ça. Les parties civiles ont estimé un préjudice de 4 millions d’euros. Dans ce cas, pourquoi ne me demandent-ils que 150.000 euros ? Pour eux, ce n’est rien. Ils ne veulent pas d’argent, ils veulent juste faire peur aux internautes. Pour moi, cette somme est exorbitante.”

Vous semblez assez serein. Vous n’êtes pas du tout inquiet ?

“J’ai été inquiet mais j’essaie de passer outre. Dans ma tête, je n’ai plus rien à perdre. Je me dis que je devrais tout payer donc je vais me battre pour moi, mais aussi pour tous les autres qui téléchargent.”

Votre procès a eu lieu en plein débat sur le projet de loi Hadopi. Pensez-vous que votre sanction est donnée à titre d’exemple ?

“Le but est de passer un message fort aux internautes. Je n’ai pas été condamné pour téléchargement illégal mais pour complicité de contrefaçon. Il y a une nuance. Mais les gens vont lire les mots téléchargement, divx, sanction… et vont faire le lien.”

Vous téléchargez encore ?

“Non, j’écoute la musique sur Deezer et je ne regarde plus du tout de film, je suis dégoûté du cinéma.”

Sébastien a créé un site de soutien où il raconte toute son histoire. Il a aussi monté un groupe de soutien sur Facebook, fort de plus de 1.200 membres.

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