AMFISSA (Grèce) (AFP) – Le procès du policier grec accusé d’avoir tué un lycéen, Alexis Grigoropoulos, en décembre 2008 à Athènes, provoquant plus d’un mois de violences urbaines, a rouvert vendredi sous haute sécurité à Amfissa (centre de la Grèce).

Le procès avait été ajourné mercredi une demi-heure après son ouverture, en raison de l’absence du principal avocat de la défense, Me Alexis Kouyias, retenu par un autre procès sur une île grecque.

L’audience a commencé vendredi à 09H00 locales (07H00 GMT).

Un cordon des forces anti-émeutes entourait le petit bâtiment de la cour d’assises tandis que plus de 400 policiers patrouillaient dans les rues d’Amfissa, une commune de 12.000 habitants au pied du mont Parnasse, dans le centre du pays.

Les banques et certains magasins ont installé des protections supplémentaires par peur des incidents.

Toutefois, aucune manifestation n’a été jusqu’ici prévue dans la ville. Des groupes de gauche et d’anarchistes s’étaient rassemblés dans le calme mercredi sur la place de la ville, deux heures après l’ajournement du procès.

Sur le banc des accusés sont assis Epaminondas Korkonéas, 38 ans, inculpé d’homicide volontaire, ainsi que son collègue Vassilios Saraliotis, 32 ans, inculpé de complicité. Tous deux sont en détention provisoire depuis décembre 2008.

M. Korkonéas risque une peine de réclusion à perpétuité tandis que son complice présumé encourt vingt ans de prison.

Selon l’accusation, M. Korkonéas, qui patrouillait le soir du 6 décembre 2008 avec son complice présumé dans le quartier d’Exarchia (centre d’Athènes), a tiré avec son arme de service trois balles en direction d’un groupe de jeunes, tuant Alexis Grigoropoulos, 15 ans.

Les deux inculpés ont affirmé être en état de légitime défense et M. Korkonéas a déclaré avoir tiré en l’air pour se protéger de jeunes qui lançaient des projectiles, assurant qu’il n’avait pas visé la victime.

Le drame avait déclenché des violences urbaines à Athènes et dans d’autres villes de Grèce pendant plus d’un mois.

Malgré des protestations de la famille de la victime, la cour suprême, saisie par la défense, avait décidé en novembre le transfert à Amfissa du procès initialement prévu à Athènes, pour “des raisons de sécurité”.

Le principal témoin de l’accusation, Tzina Tsalikian, présente au procès, a affirmé à plusieurs reprises que la décision de la cour suprême “portait atteinte au principe de publicité du procès” et réclamé qu’il se déroule à Athènes.

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