LA RÉOLE. Il avait fait feu sur un des bénévoles avec un fusil après la finale de la compétition

« À La Réole, tout le monde se connaît », entendait-on hier après-midi dans les couloirs du tribunal correctionnel de Bordeaux. Alors, quand deux copains de 22 et 26 ans font irruption après la finale régionale de grass-track et tirent à sept reprises, au fusil de chasse, (lire « Sud Ouest » d’hier), ça se sait. « La compétition de moto se déroule bien », rappelle Alain Reynal, le président du tribunal. C’est bien après la proclamation des résultats, vers 2 h 30 du matin, que les choses se gâtent. Les membres du Moto Club réolais rangent et nettoient les lieux. Les deux garçons ont déjà beaucoup bu. Trop, selon les bénévoles, qui les refoulent hors de l’enceinte sportive. Une bagarre éclate. Vexé, le plus jeune se souvient de l’existence d’un fusil de calibre 12 qu’il a entreposé chez son cousin. Son ami l’accompagne en voiture.

Une fois l’arme en main, vers 4 heures, les deux comparses retournent au complexe sportif. « Il ne restait plus que le vigile et moi », a témoigné à la barre la victime, qui a reçu un plomb dans le bas-ventre. « Quand le vigile m’a averti de leur présence, je suis allé à leur rencontre. Au portail, je leur ai dit de partir. Ils ne m’ont pas écouté, ont fait le tour de la salle des fêtes et ont tiré sur le chapiteau en toile. » Un accident qui vaudra à la partie civile 6 jours d’ITT.

Des garçons équilibrés

Les deux prévenus ont comparu, hier, en regardant leurs chaussures. « Je m’excuse, je ne visais personne. Je n’avais même pas vu qu’il y avait quelqu’un dans le noir », raconte l’auteur du coup de feu tiré en l’air et à hauteur d’homme. Mais Alain Raynal de sermonner : « Un seul plomb peut tuer, et là, c’est la Cour d’assises. » Tous deux inconnus des services de police, ils travaillent et habitent seuls dans leur appartement et font figure de « gens parfaitement intégrés à la société », selon l’avocate de la défense, Me Carinne Soucadauch. Le prévenu reconnaît cependant avoir un peu de mal à contrôler sa consommation d’alcool. Il écope de 12 mois de prison avec sursis avec interdiction de détenir des armes pendant cinq ans.

Le tribunal a sanctionné son complice de six mois avec sursis et de la même interdiction. Ils devront dédommager le bénévole du Moto Club d’un préjudice moral et physique de 750 euros.

Auteur : Johanna Nezri

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