
AFP – Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a confirmé lundi à Freetown, en appel, les condamnations de trois anciens chefs rebelles à des peines allant de 25 à 52 ans de prison pour une série de « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » durant la guerre civile (1991-2001).
Les trois anciens chefs rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) avaient fait appel des condamnations prononcées en avril.
Mais les cinq juges – de nationalité autrichienne, américaine, nigériane et sierra-léonaise – ont de nouveau condamné Augustine Gbao, Morris Kallon et Issa Hassan Sesay, respectivement à 25, 40 et 52 années d’emprisonnement.
Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, voisin de la Guinée-Conakry et du Liberia, quelque 120.000 personnes sont mortes et des dizaines de milliers ont été mutilées en une décennie de conflit.
Le TSSL avait conclu en première instance que Gbao, Kallon et Sesay avaient « contribué de manière significative » à une entreprise criminelle conjointe avec Charles Taylor pour contrôler les zones de production de diamants et financer ainsi la guerre. Leur responsabilité avait été reconnue dans des attaques contre des troupes de l’ONU et pour l’utilisation d’enfants soldats, âgés parfois de seulement huit ou neuf ans.
Le RUF régnait en terrorisant les populations civiles par des meurtres massifs, des viols et mutilations dites « manches courtes ou manches longues »: les agresseurs demandaient parfois aux victimes de choisir entre une amputation à partir de l’épaule ou « seulement » au poignet.
Le TSSL, tribunal spécial établi en 2002 en Sierra Leone pour juger les plus importants responsables des crimes commis durant la guerre civile (1991-2001), fermera ses portes après cet ultime verdict rendu à Freetown.
Le seul autre procès du TSSL encore en cours se tient aux Pays-Bas, pour des raisons de sécurité: l’ancien président libérien Charles Taylor y est jugé, à La Haye, pour son implication dans la guerre civile en Sierra Leone.