vendredi 12 juin 2009
Le tribunal de Caen s’est penché hier sur un dossier impliquant dix prévenus pour cinq mariagesde complaisance, selon l’accusation.
L’affaire a été mise au jour en décembre 2007 lorsqu’un des mariés, un Hérouvillais qui avait entamé un divorce, déclare au juge qu’il s’agit d’un mariage de complaisance organisé par un Français d’origine camerounaise, Alain Messi, 41 ans. « Il a tout préparé. Même mon costume de marié. Et Madame n’est jamais venue vivre avec moi », rumine le marié déçu et qui n’a jamais eu beaucoup de succès auprès des femmes. Il a perçu 2 000 € et a versé 1 000 € à Alain Messi.
Un des mariages s’est a priori déroulé dans une certaine précipitation : l’une des jeunes mariées françaises, que connaît Alain Messi, ne se souvient plus du nom d’un de ses témoins : « Véronique je ne sais pas qui… »
Deux tee-shirts et une chemise de nuit
Ayant déjà divorcé à deux reprises, un Normand de 44 ans assure, à la barre, aimer Isabelle, qu’il a épousée alors qu’elle était clandestine. L’amour est-il réciproque et manifeste ? Au domicile du mari, constellé de photos du mariage, les gendarmes n’ont trouvé que deux tee-shirts et une chemise de nuit appartenant à l’épouse. Née d’un premier mariage, la fille du quadragénaire a déclaré aux gendarmes : « De juin à septembre, mon père n’a pas vu sa nouvelle femme. Et Alain Messi m’a aussi proposé un mariage blanc. »
Figurant parmi les pivots de l’amicale, qui a été mise hors de cause lors de l’enquête, Alain Messi est lui-même impliqué dans un mariage suspect : après trois ans de vie commune avec une jeune Normande, dont il a eu un enfant, il épouse Marie, Camerounaise de 35 ans, fille d’un ministre du Cameroun. Selon l’accusation, le prévenu a reçu 5 000 € et escomptait des appuis au pays.
Pour la défense, l’argent perçu proviendrait de quêtes lors des mariages selon la tradition africaine.
Si les faits ont été reconnus durant l’enquête, ils ont été contestés à l’audience d’hier, la défense mettant en cause les conditions des gardes à vues empreintes de « larmes et de râles » selon un avocat. Verte réplique du vice-procureur : « À vous entendre on se croirait à la Kommandantur. »
Les peines requises vont de douze mois ferme pour Alain Messi à des peines de six mois à trois mois avec sursis et des amendes. S’y ajoutent des interdictions du territoire français pour les étrangers.
La défense a plaidé la relaxe générale. Jugement le 2 juillet.
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