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Michèle Alliot-Marie, anciennce ministre de la Défense (Sipa)

Michèle Alliot-Marie, anciennce ministre de la Défense (Sipa)

Michèle Alliot-Marie, 62 ans, nommée à la Chancellerie où elle fera figure d’anti-Dati, a été la première Française présidente d’un grand parti, l’ex-RPR, ministre de la Défense puis ministre de l’Intérieur où elle a dû mettre en musique, parfois à contre-coeur, le programme du candidat Sarkozy.
Femme et chef dans un univers d’hommes, MAM, comme on la surnomme familièrement, est une figure des années Chirac et considérée comme incontournable à l’UMP, l’ex-RPR, dont elle connaît tous les rouages.
Ce n’est pas une intime du chef de l’Etat mais elle l’a soutenu dans sa course à la présidentielle. En retour, elle a obtenu, en mai 2007, le portefeuille de “premier flic de France”, une place enviée mais pleine d’obstacles.Mme Alliot-Marie succédait à Nicolas Sarkozy, deux fois en poste place Beauvau, et qui a bâti son succès sur le thème de la sécurité dont il use encore souvent.
A son arrivée à l’Intérieur, elle a reçu une feuille de route tracée par le chef de l’Etat qui a en outre nommé des proches autour d’elle ne lui facilitant pas la tâche.

La ministre a mis en oeuvre deux grands chantiers du président: la réforme du renseignement avec la création de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), un FBI à la française et l’intégration des gendarmes (militaires) au sein de son ministère composé jusqu’alors de policiers (civils), souvent en guerre entre eux.
Elle a souvent mené et gagné des combats difficiles. Elle a détenu un record de longévité dans le gouvernement Raffarin. A la Défense, elle a su s’imposer dans un milieu réputé machiste et a endossé d’emblée les habits de la fonction et se rendre populaire, ce qui fut moins évident à Beauvau.

Blonde athlétique au caractère trempé, elle se faisait alors appeler Madame “le” ministre de la Défense, pour marquer que seule la fonction compte et non le sexe de la personne qui l’occupe. Elle fut moins exigeante sur ce point à l’Intérieur.
Jeune universtaire, elle doit son envie de faire de la politique à son père, Bernard Marie, ancien député-maire de Biarritz, dont elle fut suppléante au Palais-Bourbon de 1978 à 1981.

Elle la doit également à un ami de son père qui la convainc d’entrer au RPR, un certain Jacques Chirac. De là à imaginer qu’elle deviendrait un jour la patronne des chiraquiens…
Les embûches furent nombreuses et les hommes de son parti peu enclins à lui faire de cadeaux. Mais devenue entre-temps députée-maire de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées Atlantiques), elle a su tirer profit des leçons prodiguées par son mentor. Jusqu’à se faire élire présidente du RPR en 1999, alors qu’elle n’était pas la candidate du président Chirac.
Docteur en droit et en sciences politiques, titulaire d’une maîtrise d’ethnologie et du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat, son arrivée au ministère de la Défense en 2002 fut pour beaucoup, une surprise.
La dernière campagne présidentielle l’a vue hésiter. Désireuse d’incarner un “gaullisme de renouveau”, Mme Alliot-Marie a laissé planer le plus longtemps possible l’hypothèse d’une candidature, y renonçant au tout dernier moment pour apporter son soutien à M. Sarkozy.

Une pile de gros dossiers attend MAM à la Chancellerie

AFP

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La nouvelle ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, va trouver sur son bureau de la place Vendôme une pile impressionnante de dossiers et de projets de réforme laissés par Rachida Dati.

– Le “Comité de réflexion sur la rénovation des codes pénal et de procédure pénale“, présidé par le haut magistrat Philippe Léger, doit rendre dans les tout prochains jours son rapport qui contient plusieurs propositions phare, comme la suppression du juge d’instruction, dont les pouvoirs d’enquête seraient confiés au procureur. Une mesure très critiquée dans le monde judiciaire qui ne conçoit pas un tel bouleversement sans indépendance du parquet. Ce comité propose aussi de révolutionner les cours d’assises en y introduisant la procédure du “plaider coupable” pour les crimes “simples”, c’est-à-dire sans circonstances aggravantes.

– Un futur “code pénal des mineurs” est à l’étude, qui instaurerait notamment un “régime civil spécial” prévoyant une “retenue” pendant les interrogatoires pour les délinquants de moins de 13 ans, qui resteraient irresponsables pénalement.

– Il faudra décider du sort du projet de loi pénitentiaire, bloqué dans les navettes parlementaires depuis son vote au Sénat en mars, qui suscite une forte opposition des employés du monde carcéral comme des défenseurs des droits des détenus.

– La nouvelle ministre devra aussi réfléchir sur la suite à donner aux propositions du groupe de travail réuni autour de l’avocat d’affaires Jean-Michel Darrois qui propose une grande refonte de la profession du droit.

– Les concertations interministérielles ont aussi déjà commencé pour élaborer un projet de loi sur le statut de beau-parent.

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