Béatrice Matis, derrière le substitut du procureur et le gendarme, lors de la reconstitution en 2004. Béatrice Matis, derrière le substitut du procureur et le gendarme, lors de la reconstitution en 2004.

|  COUR D’ASSISES DE SAINT-OMER |

Février 2003, Coulogne est en émoi. Un drame s’est joué rue du Virval : une dame est retrouvée, morte, au petit matin. Elle a été victime d’une cinquantaine de coups de couteau. Cette semaine aux assises de Saint-Omer, s’ouvre le procès de Béatrice Matis, Calaisienne de 64 ans, accusée d’avoir tué Monique Lejeune.

PAR LAURENT RENAULT

calais@lavoixdunord.fr PHOTO ARCHIVES « LA VOIX »

Monique Lejeune est retrouvée morte devant sa porte d’entrée le 8 févier 2003 par son voisin. L’autopsie du corps de cette dame d’une cinquantaine d’années révèle qu’elle a été victime de 58 coups de couteau, dont la majorité est due à des gestes de défense au niveau des avant-bras. D’autres plaies, au niveau du coeur cette fois, lui auront été fatales. Qui a tué Monique Lejeune ? Pour quelle raison ? L’enquête commence rue du Virval.

Suspect n°1

Durant un mois, aucun suspect. Les auditions se multiplient dans l’environnement familial. Le 17 mars, Béatrice Matis, 58 ans à l’époque des faits, est à son tour convoquée par les enquêteurs de la Police judiciaire. Il s’agit de la première femme de Claude Lejeune, le mari de Monique.

Comme à chaque fois, empruntes digitales et relevé d’ADN sont réalisés. Dix jours plus tard, Béatrice Matis se rapproche des enquêteurs et revient sur ses dépositions.

Elle indique s’être rendue chez la victime le jour du meurtre vers 19 h 35 que Monique Lejeune a, lors de la discussion, perdu l’équilibre et s’est accrochée à son bras pour se rattraper, occasionnant une blessure. Ce que confirme une expertise génétique puisque sous les ongles de la victime, ils retrouvent l’ADN de Béatrice Matis.

Les policiers trouvent leur suspect numéro 1. Lors d’un transfert à la maison d’arrêt, les policiers auraient recueilli les aveux de l’accusée : elle aurait été mal reçue par Monique Lejeune, l’aurait insultée sous la colère, elle aurait saisi un couteau présent dans sa voiture puis frappé la victime avant de s’enfuir, nettoyer les traces… Le 2 avril, lorsque le magistrat instructeur lui demande de confirmer ces dires, elle nie avoir fait ces révélations.

Comme le veut la formule, « il existe des charges suffisantes pour renvoyer Béatrice Matis devant la cour d’Assises du chef d’homicide volontaire ».

Lundi, premier jour de l’audience, son avocat, Éric Dupond-Moretti, devrait s’attarder longuement sur ces charges « suffisantes ».

L’audience débute ce lundi au tribunal de Saint-Omer. Le procès est prévu sur cinq jours.

lundi 05.10.2009, 05:01 La Voix du Nord

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