Deux ans après le décès de la jene femme dans le haut Jura, tombée d’une falaise alors qu’elle tentait de fuir les coups, s’ouvre lundi le procès de son ancien compagnon pour violences mortelles

Lundi s’ouvre devant la cour d’assises du Jura un procès particulièrement difficile : celui de la mort d’Aurélie Martory, cette jeune femme de 20 ans décédée après une chute d’une falaise, à la sortie de Morez, suite à une violente dispute conjugale. A la cour, on s’attend à de vives tensions.

L’affaire a été ultra-médiatisée, d’abord par la chaîne M6 qui avait obtenu l’autorisation de filmer l’intégralité des débats avant que l’avocate des deux jeunes enfants du couple ne s’y oppose. Car le véritable enjeu va être de reconnaître – ou non – les violences volontaires ayant entraîné la mort (sans intention de la donner et avec arme), les fameux « coups mortels ». Le jury devra déterminer si les coups infligés à Aurélie Martory et qui l’ont poussée à prendre la fuite et l’ont conduite à faire une chute mortelle sont en lien direct avec son décès. Les débats s’annoncent intenses. « Ça peut être un procès tendu, commente le Procureur de la République de Lons-le-Saunier, Virginie Deneux, qui sera l’avocat général. Ce dossier sort vraiment de l’ordinaire et l’enjeu est double, au niveau criminel et de la peine. Le questionnement sera juridique et factuel. »

Les faits remontent à la nuit du 19 mai 2007, sur la route départementale 69, à la sortie de Morez en direction de La Mouille. Il est 23 h 30. Aurélie Martory, 20 ans, est au volant de la voiture de sa mère ; sa sœur Aline, 15 ans, est assise sur le siège passager. Alors qu’elles circulent sur la route de Morez, les deux jeunes femmes ont l’impression d’être suivies. Bien qu’elle n’ait pas reconnu l’automobiliste, Aurélie, qui se sent menacée par son ancien compagnon, duquel elle est séparée depuis quelques mois, décide de quitter la route et prend à gauche la petite route goudronnée de Lattes. Derrière, le véhicule les suit toujours puis va les doubler et s’arrêter devant elles, les forçant à stopper. Et c’est bien l’ex-conjoint en question, un Morézien de 27 ans, qui descend de la voiture et vient ouvrir la portière et tirer Aurélie par les cheveux. Une discussion houleuse s’engage entre les deux anciens amoureux et Aurélie, toujours assise, reçoit des coups de pied en plein visage et plusieurs gifles. L’homme va ensuite saisir une bûche de bois et lui en asséner plusieurs coups. C’est alors que la jeune sœur va s’interposer, arracher le bout de bois des mains du père de ses nièces ; il riposte par des coups et l’adolescente finit à terre. Aurélie en profite pour prendre la fuite et file en courant dans la forêt, espérant ainsi échapper aux coups de son assaillant. Pourtant, lui aussi a pris la fuite, à bord de sa voiture. Mais Aurélie ne revient pas. Après l’avoir appelée avec insistance, Aline rentre à la maison à pied et prévient sa mère. Les gendarmes retrouveront Aurélie vers 3 h 30 dans un fossé, inconsciente et grièvement blessée à la tête, au bas d’une falaise. La jeune femme, après avoir couru 150 mètres dans la pénombre, a fait une chute de plus de 8 mètres de haut. Transportée à l’hôpital de Besançon dans un état grave, elle décède le lendemain des suites de ses blessures. Deux jours après sa mort, 200 personnes s’étaient réunies pour une marche silencieuse en sa mémoire. Depuis, elle est en quelque sorte devenue un symbole des martyrs des violences conjugales. L’accusé encourt jusqu’à 15 ans de réclusion.

Delphine Givord

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Lundi 12, mardi 13 et mercredi 14 octobre. Cour d’assises du Jura, tribunal de grande instance de Lons. Débats ouverts au public

Trois autres affaires de mœurs pour la dernière session de l’année

La dernière session de l’année des assises du Jura s’est ouverte vendredi avec la révision de la liste des jurés, au Tribunal de grande instance de Lons-le-Saunier. 4 affaires, exclusivement du ressort du Parquet de lédonien, vont être examinées en 15 jours. Sauf demande de huis-clos par les parties civiles (les faits de deux procès s’étant déroulés alors que les victimes étaient mineures), les débats seront publics. La session sera présidée par François Ardiet, conseiller à la Cour d’appel, « habitué » des assises du Doubs.

Viol aggravé en récidive : jusqu’à 30 ans encourus

L’accusé de ce dossier est le seul détenu de la session. Il comparaît pour viol aggravé en récidive, menaces de mort ou de crime ou délit contre les personnes, en récidive. Avec déjà un passé de délinquant sexuel, l’enjeu de peine est évident (jusqu’à 30 ans). Il est accusé d’avoir enlevé un jeune homme de 19 ans, en septembre 2007 au parc des Bains, à Lons et de l’avoir violé à plusieurs reprises avant de le relâcher. Le violeur présumé nie les faits et affirme que l’autre homme étant consentant.

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Jeudi 15 et vendredi 16 à 9 heures

Viol paternel ou complot ?

Les faits, qui ont eu lieu au sein d’une famille portugaise du haut Jura, sont déjà anciens mais la plainte n’a été déposée qu’en 2004. Dans le box des accusés, un homme de 54 ans, devra répondre aux accusations de viol sur sa fille. Âgée de 33 ans aujourd’hui, elle dénonce des faits qui remontent à une période allant de 1979 à 1986, alors qu’elle avait de 3 à 10 ans. Un mandat d’arrêt européen a dû être délivré contre l’accusé qui était retourné au Portugal entre temps. Placé sous contrôlé judiciaire depuis octobre 2007, il comparaît libre. L’accusé, qui nie les faits et mise sur la théorie du complot, encourt jusqu’à 20 ans de prison pour viol aggravé.

> NOTE

Lundi 19, mardi 20 et mercredi 21 à 9 heures

Un homme dénonce un viol dans son enfance

Tragique et « classique » affaire pour terminer cette session: une victime, jeune garçon devenu adulte, a porté plainte au commissariat de Lons pour des viols commis pendant son enfance par un homme de son entourage. L’accusé encourt 20 ans.

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Jeudi 22 et vendredi 23 à 9 heures

le 12.10.2009 04h00

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